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note-10

Théâtre de L’Athénée, Louis Jouvet
Du 27 mai au 12 juin

L’oeuvre de Théophile de Viau mise en scène par Benjamin Lazar : un spectacle baroque éblouissant, riche et émouvant.

Notre avis

Comment jouait-on les pièces au XVII ème à la Cour du Roi ?

En découvrant ce grand poème baroque de Théophile de Viau, mis en scène par Bejamin Lazar qui a centré sa mise en scène sur le langage et la gestuelle de l’acteur, vous le saurez.

Le metteur en scène, ancien élève d’Eugène Green, a choisi de révéler la dimension démiurgique de la langue de Théophile de Viau. L’interprète redonne ainsi au langage sa toute puissance de création. Dire c’est faire naître : la parole est sacrée. Tout le travail du comédien réside dans ce travail de diction, de sur-articulation pour faire entendre toutes les sonorités du mots, mêmes les lettres muettes. Le mot s’étend, s’enfle et devient tout puissant. Nul n’a besoin de voir la lionne qui effraie Thisbé, elle est là, nommée. Le verbe est enrichi d’une gestuelle codée. Chaque mot a son langage gestuel, redondant. Le geste illustre la parole, il ne la précède pas comme on le voit au théâtre ou dans la vie quotidienne.

Les acteurs jouent face au public, éclairés par le feu des bougies. Deux hommes très discrets apparaissent à chaque scène pour les orienter. Le visage des acteurs brille d’une lumière évoquant le mystère. Cela fonctionne parfaitement car les personnages se cachent pour s’entretenir : les amants comme les parents, le roi et les valets. Chacun ourdit un plan dans l’ombre. Pas de décor, le plateau est noir. Seuls deux lustres, suspendus, soutenant l’apparition du roi, descendent et remontent, tout comme la belle nuit étoilée, décor de la méprise des deux amants. 

Une très grande poésie et une extrême sensibilité se dégagent de ce texte grâce aux talents de tous les  comédiens. Le jeu très juste de la mère de Pyrame, Alexandra Rübner a d’emblée donner le ton tragique au drame qui allait se dérouler. Benjamin Lazar excelle dans la diction baroque, le comédien est rompu à cet exercice appliqué. La jeune Thisbé incarnée avec douceur et sensualité par Louise Moaty, émeut par sa détermination. Avec force, elle revendique sa liberté et repousse les ardeurs du roi (Nicolas Vial). Le comédien est magnifique dans sa colère terrible et sa jalousie. Les envolées lyriques d’Anne-Guersande Ledoux ont saisi toute la salle.

Un travail magnifique à découvrir avant le 12 juin à l’Athénée.

Marie Torrès

Ce qu’en disent les enfants
C’est très étrange. On se croirait à une autre époque.J’aime bien l’éclairage aux bougies. Les comédiens jouent à se cacher de la lumière ou même parfois prennent une bougie à la main pour éclairer leur visage.
Chaque mot est prononcé pour être entendu dans son entier avec une sorte d’accent.
J’ai passé une très belle soirée.
Chloé, 12 ans

Informations

Les Amours tragiques de Pyrame et Thisbé
Texte Théophile de Viau
Mise en scène Benjamin Lazar
Du 27 mai au 12 juin

Au Théâtre Louis -Jouvet , Athénée
Square de l’Opéra Louis-Jouvet
7 rue Boudreau
Métro Opéra, Havre-Caumartin
Réservations 01 53 05 19 19

 

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