Le Lac des cygnes – Théâtre des Champs Élysées

Du 15 au 17 février 2011

Théâtre des Champs Elysées

Le ballet illuminé par la prestation de la danseuse étoile russe, Irina Kolesnikova, enchante la salle du Théâtre des Champs Élysées.

La chorégraphie de Konstantin Serguéév présente une version très « conte de fées » du Lac des Cygnes d’après la chorégraphie de Marius Petipa. Édulcorée par son happy end, elle ôte malheureusement la dimension onirique, obscure et tragique du ballet. Tout concourt à  créer un imaginaire merveilleux qui fait penser à Walt Disney : Citons la présence du fou dans le premier tableau qui égaie ce premier acte toujours un peu long avant l’arrivée de Rothbart et d’Odile, le clin d’oeil des cygnes qui défilent en fond de scène, et les décors de Simon Pastukh. La forêt qui semble enchantée par la présence de la pleine lune éclairant mystérieusement de bleu la scène, le faste  du palais royal et des costumes font une grande impression.

L’apparition de Dmitriy Akulin – Rothbart par sa belle présence crée immédiatement l’intensité dramatique. Elle s’oppose à l’indolence du Prince Siegfried interprétée avec élégance et noblesse par Evgeny Ivanchenko. Tous deux ont de très belles envolées et les sauts du Prince ont été très applaudis. Mais le joyau du spectacle, c’est naturellement Irina Kolesnikova, très charismatique. La danseuse étoile sublime le ballet par une parfaite maîtrise de la technique : la délicatesse de ses mouvements,  ses ondulations raffinées, ses envols, sa légèreté divine ont galvanisé la salle. Elle irradie tantôt de douceur, en Odile et de noirceur en Odilon. Tout semble si naturel : ses tours précis et  infinis, son corps qui s’éteint avec grâce dans un long soupir, ses frémissements presque imperceptibles. On garde en mémoire des images, notamment quand elle s’éloigne du Prince à regret à l’appel de Rothbart, ou son corps abandonné et sans vie dans les bras de Siegfried.  On admire les cygnes qui frétillent et la donnent à voir modestement. On croit entendre le froissement des ailes lorsqu’ils ondulent. Le pas de quatre des petits cygnes, toujours très attendu a beaucoup plu.

Marie Torrès