Profitez des fêtes pour redécouvrir l’un des plus grands noms du burlesque muet. Au meilleur de sa forme, des plaines du far west aux buildings de l’Amérique moderne, le jeune homme aux lunettes rondes aligne les prouesses avec une légèreté qui se moque des années…
Harold Lloyd est un de ces pionniers du cinéma dont l’univers est devenu intemporel à force d’inventivité et de maîtrise. Une récréation pour les grands comme les petits, qui apprécient un format court mais toujours très rempli en gags et péripéties. C’est increvable, et toujours aussi spectaculaire. La classe quoi!
F.L.
C’est très vieux! Les acteurs parlent même pas… Je suis sur qu’il y avait des trucages. Quand il est sur les poutres du gratte-ciel, ça peut pas être vrai. Faudrait être fou!
Ivan, 10 ans
J’aime bien Charlot, lui je connais pas beaucoup. Mais c’est « vachement » bien aussi ! J’adore la vieille voiture, comment il monte et descend sans l’arrêter… c’est très marrant
Stéphane, 10 ans
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Lorsque l’on pense film muet, on pense d’abord à la magie du vagabond Charlie Chaplin. Et puis au visage de cire de Buster Keaton. Vient ensuite ce jeune homme athlétique qui a marqué les mémoires à jamais en restant suspendu au-dessus du vide, accroché à une aiguille d’horloge d’un building de Los Angeles. Positif et insouciant, candide abonné aux quiproquos mais volontaire et audacieux, Harold Lloyd est l’américain moyen de ce nouveau siècle. D’ailleurs, son personnage ne s’appelle jamais autrement que « The boy » ! Un profil symbolique que reflète même son parcours personnel. Habitué des planches dès l’enfance, Harold Clayton Lloyd Senior fait ce que des milliers d’autres jeunes gens font : il tente sa chance en Californie. Et la chance lui sourit sous la forme d’une rencontre avec une autre jeune artiste, Hal Roach. Leur association va installer la personnage décontracté et attachant de Harold Lloyd et en faire un des plus grands noms du burlesque, illustrant sa candeur et ses dispositions athlétiques dans plus d’une soixantaine de films…
Jamais sortis en salle en France, les trois films remasterisés qui composent ce programme n’ont rien de curiosités : ce sont des perles du burlesque montrant l’artiste au sommet de son art ! Des films qui revisitent chacun un symbole du modèle américain. Dans « Viré à l’Ouest », notre jeune homme pas très sérieux, fêtard impénitent, se moque une fois de trop du couvre-feu familial. Surpris au petit matin, la punition est sans appel : il est envoyé rejoindre le ranch de son oncle dans l’Ouest sauvage. Direction Piute Pass, la ville ou il est « mal vu de tirer deux fois sur la même personne le même jour ». Accumulant les gaffes, se mettant à dos la pire bande de gredins de la région, notre héros s’autoproclame sauveur d’une jeune fille dans la peine. Ignorant que le terrible shérif Tompkins « babine de tigre » a des vues sur douce demoiselle… S’emparant du western, ce film de 23 minutes nous offre une course poursuite effrénée des plus réussie, qui fait la part belle à l’aisance athlétique du héros. Dans « Voyage au paradis », Harold Lloyd retrouve les grands immeubles de la ville moderne. Amoureux de sa voisine de bureau, il s’apprête à l’épouser. Après avoir garni la clientèle trop clairsemée de la jeune fille, un quiproquo lui fait croire que la belle a un autre amoureux. Désespéré, le jeune homme romantique ne songe qu’à se suicider. Ce qui, quelque soit la méthode employée, mène à l’échec. Et c’est pire encore lorsqu’il se bande les yeux : il se retrouve au sommet d’un immeuble en construction. Avec son final vertigineux, cette demi-heure de malice rythmé avec un savoir-faire redoutable est un pur plaisir.
Le troisième film met en vedette la star du début de siècle : la voiture ! Après un sommeil remuant, Harold se réveille en retard pour sa représentation théâtrale. Unique moyen pour ne pas perdre son rôle et arriver à temps : sa chère voiture, guimbarde qu’il bichonne comme la prunelle de ses yeux. Mais notre héros n’est pas un chauffeur exceptionnel, et la mécanique de sa vieille « sauterelle d’acier » n’est pas des plus fiable… Voici 25 minutes de bonheur. Les gags s’accumulent, le rythme ne baisse jamais, et nous profitons à fond d’un plaisir supplémentaire indissociable de nombre des films d’Harold Lloyd : une réalisation en décor naturel qui nous fait découvrir la rue américaine des années 20… Candeur, élégance, gag minuté avec précision, prouesses athlétiques, cascades insensées, ces trois films remarquables rendent un homme sur mesure l’homme aux lunettes rondes. Des retrouvailles pour tous les publics, à déguster comme une friandise…
Frédéric Lelièvre
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