Windy Tales

Elève de 6éme rêveuse, Nao a une double passion : la photo et les nuages. Elle passe tout son temps sur le toit de l’école à saisir les moutons blancs dans le ciel bleu. Mais voilà qu’elle aperçoit, non pas un mouton, mais un chat. Qui flotte tranquillement dans les airs. Et qui n’est d’ailleurs pas tout seul à surfer ainsi sur le vent ! Stupéfaite, concentrée sur ses photos, Nao s’approche trop du bord du toit et tombe… pour atterrir quelques étages plus bas sans le moindre dommage. Aussitôt, c’est l’affolement dans le lycée. Après tout, Nao aborde l’adolescence, sa mère est malade. On parle de suicide, de dépression… Et si personne ne veut croire Nao, elle va très bien ! Elle veut surtout découvrir ce qui fait voler les chats, et ce qui lui a sauvé la vie. Epaulée par sa meilleure amie Miki et Jun, un garçon prêt à tout pour se faire excuser d’avoir parler de suicide, Nao découvre une piste parmi ses photos. Il semble que Mr Taiki, son prof de math, soit parvenu à freiner sa chute en contrôlant les vents…

Mettons de côté les apprentis ninjas, les robots vengeurs et autres super-héros post-apocalyptique. Voici un univers intime où il n’y a ni méchant, ni violence. Et pas question pour autant de voir de jolies princesses se pavaner en fashion-victim. Car si on peut à première vue destiner ce titre aux jeunes filles, sa richesse dépasse largement cette cible. Il y a d’abord un trait étonnant, un dessin qu’on dirait à main levé, bien loin des personnages formatés au grands yeux brillants. Une animation libre, étonnante et très séduisante, très légère surtout, avec des couleurs apaisantes. Une harmonie pleine de légèreté qui cadre parfaitement avec le thème de ces contes : le vent ! Une formule qui propose un rythme et une approche vraiment originale, et qui se nourrit du savoir-faire d’une équipe de choix. Produit par les célèbres studio I.G., c’est le grand Mamoru Oshii (Lamu, patlabor, Ghost in the Shell…) que l’on trouve à l’origine de cette ode au vent. Une mise en image des légendes populaires japonaises soutenue par la musique d’un autre grand, Kenji Kawai ( Totoro, Ring, Seven Swords..).

Ce premier volume réuni cinq épisodes, et si les deux premiers racontent l’histoire du professeur Taiki, les autres suivent Nao et ses amis au quotidien, dans leur lycée ou au fil de leur passion. Et qu’il s’agisse de l’éducation d’un écureuil volant, de la difficulté de prendre la photo parfaite d’une championne de course ou l’étrange voyage d’une Nao fiévreuse à l’infirmerie, chaque histoire est à sa façon une célébration de la magie du vent, et apporte même sa petit leçon de chose, de la géographie à la morale. D’une douceur et d’une légèreté étonnante, cette série ‘annonce comme un petit vent frais à même de renouveler le genre. Une production qui sort du lot.