Une convaincante démonstration du cinéma en relief !

Notre avis

Sans pour autant être très originale, l’aventure est agréable et témoigne d’une belle tendresse pour l’œuvre de Jules Vernes, même si de nombreuses scènes ont été de toute évidence pensées pour mettre en valeur les capacités de la technique de 3D. Une 3D qui fonctionne très bien, au point qu’on en oublie vite les lunettes qu’on a sur le nez… et qui font passer les fameuses lunettes bleues et rouges pour des antiquités ! Un spectacle familial très sympa, qui devient "à ne pas louper" si vous pouvez le voir en 3D !
F.L.

Informations

Aventure Fantastique
Réalisé par Eric Brevig
A partir de 8 ans
Sortie le 16 juillet 2008

Images

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{xtypo_dropcap}J{/xtypo_dropcap}ules Vernes reste une icône de l’aventure. Et lorsqu’il s’agit d’éprouver les dernières avancées technologiques sur grand écran, l’imaginaire du Voyage au centre de la terre s’impose. Cette nouvelle adaptation de son œuvre, plutôt agréable, est avant tout une convaincante démonstration du nec le plus ultra du cinéma en relief.

Pour ses théories jugées farfelues, le professeur Trevor Anderson n’est pas très bien considéré. Des convictions délirantes qui lui ont déjà coûté cher : son propre frère a disparu. L’arrivée de son neveu Sean va tout changer, car le jeune garçon possède la clef qui va peut-être leur permettre de percer ce mystère : l’exemplaire de son père du Voyage au centre de la terre, annoté de ses mains… Alors que le sous-sol de la terre est secoué d’éruptions volcaniques étranges, ils partent tous deux à la recherche du disparu jusqu’en Islande. Ils n’y trouveront qu’un institut géologique à l’abandon, et une séduisante guide pour l’excursion de la dernière chance. Celle-ci tourne au drame, et ils se retrouvent ensevelis sous terre, condamnés à trouver une sortie dans une mine depuis longtemps abandonnée. Une quête à haut risque qui va les emmener 7 kilomètres sous terre, dans un monde surréaliste que seul un certain Jules Vernes avait sur décrire…

Etes vous Vernien ? Il y a ceux qui, par millions, se sont laissés emporter par les aventures des héros de Jules Vernes, ce précurseur génial, pilier de la science-fiction et visionnaire de notre réalité. Et puis il y a les Verniens, lecteurs assidus du maître du fantastique-scientifique, qui sont convaincus que ses livres annonçaient bel et bien l’avenir. Un fantasme extrêmement attirant que ce film à l’intelligente idée de choisir comme argument. Et cette démarche offre un double bénéfice : c’est un habile moyen de chaparder la magie-même des livres de Jules Vernes, et surtout l’objet devient lui-même une clef du film. Pages écornées, surchargés de notes et d’illustrations révélatrices, toujours à portée de main des héros, le livre est l’un des héros de l’histoire, ce qui est sûrement le plus bel hommage que l’on pouvait lui faire au-delà de son adaptation. Un effort louable tant l’aspect technique du film pourrait aisément l’éclipser. Car ce qui intrigue, c’est bien évidemment que le film a été entièrement réalisé en 3D numérique… Et que cela fonctionne !

Produit par New Line (Le seigneur des anneaux) et Walden Media (Narnia), la réalisation a été confiée Eric Brevig. Ce réalisateur débutant est surtout une référence des effets spéciaux (Pearl harbor, Men in Black, Le jour d’après), et un grand connaisseur des techniques de photo en 3D et de cinéma en relief (l’attraction Capitaine Eo avec Michael Jackson). Retrouvant James Cameron, avec qui il collabore depuis Abyss, il met ici en application la dernière technique mise au point par le réalisateur de Titanic et son complice Vince Pace. La "Fusion Camera System" reste en théorie très simple : nous voyons en relief parce que nous avons deux yeux, deux images qui permettent, par leur décalage, de moduler perspective et profondeur de champs. Cameron et Pace ont mis au point un équipement étonnement maniable qui permet de filmer séparément l’œil droit et l’œil gauche. La caméra peut même moduler la distance entre les deux "yeux", et ainsi maîtriser la réalité du rendu. Diffusées en même temps, ces deux images sont associées par notre cerveau grâce à des lunettes polarisantes. Confortable et efficace, le résultat est souvent surprenant, même pour ceux qui ont déjà des lunettes, et sans risque de  migraine ! Après les réalisations tout aussi convaincantes de Disney (Bienvenue chez les Robinson..), on peut enfin espérer profiter d’une vraie 3D en salle. Reste un dernier écueil à ce fantasme cinématographique : l’équipement des salles…

N’oublions pas pour autant le film lui-même ! En oncle scientifique, Brendan Fraser assure gentiment, épaulé par le jeune et décidément très convaincant Josh Hutcherson (Terabithia, Zathura…), la jolie et prometteuse Anita Briem, authentique islandaise, venant compléter le sympathique trio. A eux trois, ils parviennent à faire vivre l’aventure, mouvementée comme il faut, de sorte que, même privé de 3D, ce film tout public reste plaisant à voir. On en garde en mémoire des scènes réussies, quelques effets spectaculaires, et surtout le très agréable sentiment qu’au-delà du défi technique, les instigateurs du film étaient nourris d’une réelle admiration pour l’œuvre de Jules Vernes…

Frédéric Lelièvre

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