INTERVIEW > PEOPLE > Entretien avec la star française à l’occasion de la sortie en CD d’une nouvelle version de Pierre et le Loup !

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09 novembre 2007 : {show_category} > PEOPLE

Le grand classique de Prokoviev revient une nouvelle fois, cette fois-ci avec comme narratrice l’excellente Valérie Lemercier. L’occasion de lui poser quelques question !

{mosimage}Vous avez dit un jour : « Le cinéma, c’est comme un père, ça fait rêver. Le théâtre, c’est comme une mère, on y revient toujours ». Et la musique ?
Valérie Lemercier : La musique, ça vous porte. Pour moi, c’est associé à la danse. Donc ça pourrait être un homme.

En écoutez-vous dans votre loge avant d’entrer en scène ?
V.L. : Oui. Des choses très gaies. Les Frères Jacques, Mireille et Jean Nohain. Et même les Spice Girls ! Avant j’écoutais beaucoup de chansons tristes, comme Barbara, mais j’ai arrêté.

Quelle a été votre réaction quand Naïve vous a proposé de raconter « Pierre et le loup » ?
V.L. : J’ai sauté de joie, je rêvais de l’enregistrer depuis tellement longtemps. J’ai une vingtaine de versions chez moi de « Pierre et le loup ». Celle de Gérard Philipe évidemment, et puis celles de Peter Ustinov, Claude Piéplu (ma préférée), Jacques Brel, Jean Rochefort, Sophie Marceau, Smaïn et même celles de Bill Clinton, Alec Guiness, David Bowie, Sophia Loren…
Dans mon dernier spectacle, aux Folies Bergère, j’ai voulu utiliser la marche des Chasseurs pour mon entrée, mais c’était trop lent et trop beau pour l’effet que je voulais créer. Seuls les spectateurs d’Enghien, où j’ai rôdé le spectacle, ont eu droit à Prokofiev. Après, j’ai changé.
Dans la bande son de mon film « Palais royal », j’ai aussi beaucoup pioché dans « Pierre et le loup ». C’est une œuvre que je peux écouter quatre fois par jour sans me lasser. C’est parfait sur le plan de la forme et tellement riche. Comme « West Side Story » de Leonard Bernstein ou « Le livre de la jungle » de George Bruns (Walt Disney).

Comment s’est passée la rencontre avec Tugan Sokhiev ?
V.L. : Je venais de présenter les Césars au Châtelet, il dirigeait « Katerina Ismaïlova » de Chostakovitch dans cette même salle : on s’est rencontré à ce moment-là. On a déjeuné ensemble. Naïve lui avait donné le DVD de « Palais royal » et j’ai vécu quelques jours avec sa 4e Symphonie de Tchaïkovski.
Il avait déjà enregistré Pierre et le loup avec l’Orchestre du Capitole de Toulouse,. Quand j’ai enregistré le texte, il était avec moi dans la cabine, en blue jean, et me donnait les départs avec un très léger retournement du poignet et non pas avec de grands mouvement comme je l’avais imaginé ! Ensuite il est retourné à Toulouse enregistrer les autres pièces Russes, j’aurais aimé venir, mais j’avais déjà commencé à tourner. Ce qui est frappant c’est sa maîtrise et sa jeunesse, il a, je crois, tout juste trente ans…

Qu’avez-vous pensé de l’orchestre, vous qui êtes une spécialiste de l’œuvre avec toutes les versions que vous possédez ?
V.L. : Franchement, j’en ai eu des frissons. C’est une version exceptionnelle, pêchue, virtuose et colorée. J’aime beaucoup le fait que ce soit tout un programme russe. Au lieu d’ajouter « Le carnaval des animaux » de Saint-Saëns ou « Babar » de Poulenc en complément de programme, Tugan Sokhiev a choisi des morceaux que les enfants russes apprécient particulièrement. Pour faire un lien avec Pierre et le loup, j’ai proposé d’écrire les textes d’accompagnement. Ça permet aussi aux enfants français d’avoir quelques clés pour comprendre l’imaginaire russe.

Vous avez même voulu participer au livret en apportant vos propres dessins originaux. Pourquoi ?
V.L. : Parce que j’adore dessiner. Au début, je voulais qu’on fasse appel à un illustrateur. J’ai vu aussi un dessin que j’aimais beaucoup dans une crêperie de Saint-Malo. C’était signé Dodik (diminutif de David en russe), mais où trouver ce Dodik ? Et puis, je me suis dit pourquoi pas moi ! J’ai essayé de m’inspirer du graphisme soviétique. Je n’aime pas le genre naïf, je préfère le réalisme stylisé. La pochette du disque de Gérard Philipe est très réussie dans le genre et c’était assez inhibant.
J’ai fait les dessins à la plume et j’ai tout scanné sur mon mac. Je vais juste rajouter une touche de rouge partout pour que ce soit plus gai.

Quelle a été votre projet d’interprète dans ce « Pierre et le loup » ?
V.L. : Je n’ai pas réfléchi à l’interprétation. Comme pour une scène au cinéma, j’ai essayé d’être dedans. Je n’ai pas voulu faire « comique ». D’ailleurs, à certains moments, on doit avoir peur et il ne s’agit pas de rire. J’ai voulu raconter au premier degré sans changer une virgule au texte, qui est de Prokofiev et que je trouve aussi réussi que la musique. Cette histoire simple et belle serait à mon avis gâchée par des effets oratoires ou un phrasé sophistiqué.

Comment avez-vous découvert « Pierre et le loup » enfant ? Par le disque ?
V.L. : Oui. On avait tout à la maison : Pierre et le loup, Piccolo Saxo, la collection du Petit Minestrel sur la vie des musiciens… On était quatre sœurs et on aimait tellement « Pierre et le loup » que le disque de Gérard Philipe était tout rayé. Je me souviens encore de « C’est ainsi que le loup qui… c’est ainsi que le loup qui… » mais il paraît que c’était dans « Les trois petits cochons » !

Vous jouiez d’un instrument ?
V.L. : J’ai fait du violon. Quatre ans ! Au début, j’avais choisi la clarinette, mais mon père voulait en faire aussi et je ne voulais pas partager mon instrument. Mes sœurs avaient choisi des choses plus faciles comme la flûte traversière ou le piano. Moi, j’ai ramé avec le violon. J’aimais l’entendre, mais c’est vraiment ingrat à étudier les premières années. En Normandie, nous avions des voisins, les Duguay, qui jouaient tous de la musique, les parents, les enfants. Ma mère, ça lui plaisait beaucoup et elle a tout fait pour qu’on connaisse cet univers. Mes neveux font tous de la musique à un très bon niveau. Moi, j’ai un piano chez moi, un Pleyel droit, et j’adore quand quelqu’un s’y met pour faire chanter tout le monde.

Quels sont vos compositeurs préférés ?
V.L. : Tchaïkovski, Chopin, Prokofiev. C’est lui qui a fait « Cendrillon » aussi ? Oui, j’aime beaucoup.

Vous avez aussi fait un disque de chanson très réussi. C’est parti comment ?
V.L. : On avait demandé à Bertrand (Burgalat) d’écrire un album pour Vanessa Demouy, il m’a demandé d’écrire des paroles et j’ai finalement chanté des chansons moi-même. J’ai aussi chanté avec Neil Hannon de The divine comedy, avec Pascale Borel ex-groupe Mikado. Et récemment sur la scène de la Cigale avec Vincent Delerm et « Pourquoi tu t’en vas » toujours avec Bertrand pour Christophe Willem. J’ai pris des cours de chant à l’époque de mon album avec Madame Charlot, qui avait 84 ans et qui était le prof de gens comme Julien Clerc. Avant je trouvais ça stupide les actrices qui prenaient des cours de chant, mais j’ai révisé mon jugement.

Et une opérette, ça ne vous tente pas ?
V.L. : Oh si. On m’avait proposé de mettre en scène « La vie parisienne » à la Scala. Je n’étais pas libre, mais une passion pour Offenbach. En ce moment, je tourne dans le prochain film d’Étienne Chatiliez « Agathe Cléry », qui est une comédie musicale avec Anthony Kavanagh, Jean Rochefort, Isabelle Nanty, Dominique Lavanant, … J’y joue le rôle Agathe Cléry, une fille blanche, raciste qui va devenir noire…

Vous n’avez pas envie d’écrire un jour un conte musical pour les enfants ?
V.L. : Si. Un dessin animé. J’ai fait la voix de Jane dans « Tarzan » et dans « Chicken Run », la poule Ginger ! C’est un exercice très amusant. J’aimerais écrire l’histoire d’une petite fille qui est enfermée la nuit dans un grand magasin. J’en rêvais enfant et je me blottissais dans les rayons en espérant qu’on m’oublie.

Propos recueillis par Olivier Bellamy
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