Quoi ? Aardman, l’incontournable référence de la pâte à modeler se lance dans l’image de synthèse ? Le pari était risqué vu la concurrence, de Pixar à Shrek. C’est dire si les aventures de ce rat dans les égouts de Londres étaient attendues. Une attente récompensée : le pari est gagné, et c’est toute la famille qui va pouvoir en profiter…


Roddy Saint-James a la vie douce. Pour une souris. Appartenant à la fillette vivant dans le distingué quartier de Kensington, un départ en vacances laisse toute la maison à disposition. Une vie de rêve, s’il n’était aussi seul… Solitude qui va lui apparaître soudainement précieuse lorsque Sid, un rat bien crado, est rejeté par le siphon de l’évier de la cuisine. Roddy essaie bien de lui faire passer la cuvette des toilettes pour un jacuzzi, mais c’est lui qui se fait piéger. Et lorsque Sid déclenche la chasse d’eau, Roddy file pour un monde souterrain dont il ignore tout…

La voix des limaces
Pour ce qui est du scénario, on sent la «pâte» Aardman: à première vue simpliste, les rebondissements s’enchaînent à toute vitesse, évitant mièvreries et longueurs au profit d’une inventivité de chaque instant. A ce titre, les décors mériteraient tous un arrêt sur image. Pour se donner une idée de la prouesse, DreamWorks travaille en moyenne jusqu’à 1700 modèles par film. Il en a fallu plus de 3000 pour Souris City… Et puis il y a des personnages formidables. Face à Roddy et la pétillante Rita, on compte parmi les méchants batraciens Ze Frog, un formidable tueur à gage français incarné avec une évidente jubilation par Jean Reno en VO comme en VF. Ajoutons une mention spéciale pour… les limaces. Sorte de chœur antique complètement cinglé, ces bestioles injectent à la musique de Harry Gregson-Williams une collection de tubes de « circonstance » qui font beaucoup pour le rythme de l’ensemble.

Trop fort pour la Stop-Motion
Mais la question sur toutes les lèvres reste pourquoi Aardman a-t-il «vendu son
âme» à l’image de synthèse ? Pour tout un tas de très bonnes raisons. Parce que l’ordinateur permet de travailler plus vite et laisse à la réalisation une liberté absolue ? Oui… mais non. Lorsque le but en vaut la peine, Aardman sait faire preuve d’une patience ahurissante avec sa technique du Stop-Motion. Il y a des raisons bien meilleures. La plupart de l’action se déroule dans l’appartement de Kensington puis dans un Londres recréé en sous-sol à l’échelle des rats, avec des milliers de bestioles se baladant le long de canaux surpeuplés… et il aurait fallu refaire tout cela grandeur nature pour la stop-motion !
David Sproxton, cofondateur d’Aardman, le dit lui-même : « Nous n’aurions jamais eu assez d’espace ni de pâte à modeler pour réaliser cela en studio ! ».

Aardman a peur de l’eau ?
Des dizaines de décors immenses, des foules particulièrement animées, des scènes d’actions ébouriffantes, autant de raison de recourir à la 3D. Raison supplémentaire s’il en faut, les trois quarts du film mettent en vedette l’un des pires « ennemis » de l’animation en pâte à modeler : l’eau. Représenter une flaque d’eau est déjà compliqué, alors un raz-de-marée, imaginez la galère ! Aardman avait depuis longtemps envie de s’essayer à la 3D, et ce projet était décidément idéal. Et la formule fait envie: Aardman apporte son univers, et DreamWorks sa redoutable technique d’animation, éprouvée avec Shrek. Mais là ou l’association de ces deux géants à vraiment réussi une prouesse, c’est en ne trahissant pas l’univers qui a fait le succès de Wallace et Gromit.

La 3D bonne pâte…
Dès la conception, ils ont imposé à l’ordinateur la majeure partie des contraintes qui font le charme de l’animation en pâte à modeler. « Nous avons traité nos personnages comme des marionnettes et les avons animé en conséquence, explique Wendy Rogers, superviseur des effets visuels.

Leur chevelure ne flotte pas au vent, pas plus que leurs vêtements. Leurs déplacements gardent le rythme légèrement saccadé de l’animation en volume… ». La perfection glacée de l’animation tempérée par la touche très humaine d’une pâte à modeler animée image par image, voilà l’étonnante performance qui rend ce film si attachant. Souris City, bien qu’en 3D, est du pur Aardman, un cousin pas éloigné du tout de Wallace et Gromit. Et un énorme plaisir pour absolument toute la famille !

Studio: Aardman / DreamWorks
Genre : Dessin animé
Site Web : www.souriscity.fr

Age : Dès 5 ans
Réalisateur : David Bowers
Sortie prévue : Sortie le 29 novembre

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