Dans un quartier populaire, portrait saisissant d’un sans-abri.
Raspoutine est un portrait dur, saisissant, qui aborde non seulement le thème de la misère, mais aussi celui de la subversion, en mettant dans le même sac les enfants et les sans-abri, en montrant les différences, mais surtout les ressemblances entre l’enfant qui refuse de manger ses choux de Bruxelles, et Raspoutine, qui renvoie le petit garçon qui lui amène à manger, sous prétexte qu’il n’aime pas cela. Les adultes trouveront dans cet album de nombreuses allusions, et des traductions différentes possibles dans l’histoire. L’image, en tout cas, est très forte, et peut choquer les plus jeunes. Dans tout les cas, ce livre est à lire avec un adulte pour les plus petits, et les plus grands pourront en discuter avec leurs parents.
Oriane Alizée
Album
De Guillaume Gueraud
Edité par les Editions de Rouergue
Dès 8 ans
Env. 13€50
www.lerouergue.com
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Raspoutine, c’était un personnage de la Russie blanche. C’était aussi le surnom qu’on donnait à Ferdinand, le clochard qui s’était installé devant la boulangerie. C’était pas un bon endroit pour faire la manche : dans le quartier, on roulait pas sur l’or. Il avait le nez aquilin, les cheveux hirsutes et le regard acéré, un peu fou, qui faisait peur aux petits. Mais il n’avait pas d’état civil, pas de maison, pas de famille. Il vivait dans la rue ou dans les foyers. Il se moquait des adultes mais jamais des enfants. Il ne se prenait pas au sérieux ; je me souviens des batailles de boules de neige… et puis il est mort. La vie a continué sans lui, mais peut-être qu’il a été quelqu’un d’important pour plusieurs d’entre nous, les enfants du quartier.
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