La série télé historique sur l’esclavage !
Je me souviens très bien de la diffusion en France. De ce genre de série dont il était inconcevable de rater un épisode ! Et je voulais vraiment la revoir depuis tout ce temps… La réalisation est peut-être un peu classique pour le public d’aujourd’hui. Les couleurs et le doublage sont typiques de l’époque aussi ! Mais le fond est toujours puissant… Je crois que sur la longueur, le jeune public peut s’épuiser avant la fin. Mais même s’il ne va pas au bout des 6 épisodes, ce qu’il retiendra vaut la peine… De la très grande télé !
D.S.
Ça fait bizarre de penser que les ancêtres de tous les noirs américains sont venus comme ça… On en a parlé à l’école (CM2) alors ça m’intéressait de voir l’histoire… On aimerait bien qu’il s’évade et qu’il rentre chez lui à la fin du « film », mais comme c’est une histoire vraie, il n’y arrive pas ! C’est vraiment pas cool… Ça raconte bien l’esclavage, parce que dans les livres, il y a des gravures, on dit quelques dates et puis c’est tout. Là, c’est une histoire de vrais gens. Alors forcément, on comprend mieux… Oui, j’ai envie de voir le deuxième épisode !
Arthur, 11 ans
Série télé historique
Réalisé par Marvin Chomsky, John Erman, David Greene et Gilbert Moses
Dès 10 ans
Env. 68€
{xtypo_dropcap}L'{/xtypo_dropcap}esclavage est un mot si fort qu’il est parfois difficile d’en donner toute l’ampleur à de jeunes enfants qui abordent le sujet par l’histoire à l’école. Si cinéma et télévision ne sont pas toujours les meilleurs alliés de la pédagogie, certaines œuvres gardent, par la fiction, une portée que l’on peut mettre à profit. La série télévisée Racines est de celles-ci.
Kunta Kinte est encore un tout jeune homme lorsque des étrangers débarquent sur les rivages de cette Afrique où il est né. Capturé, il est enchaîné et emmené sur un bateau qui part pour la traversée de l’océan. Nous sommes en 1767, et après une traversée cauchemardesque de l’Atlantique, Kinte débarque sur le sol de la jeune Amérique. Il est aussitôt vendu comme un animal au marché d’esclaves. Acheté par un maître brutal, il s’échappe plusieurs fois, et en paye un prix cruel. Mais jamais il n’acceptera sa condition. Refusant le patronyme de « Toby » dont on l’affuble, il restera au fond de lui Kunta Kintre, et parviendra à ce que son histoire soit transmise à ses enfants. Au travers des drames et des victoires, l’histoire de Kunta Kinte l’esclave africain parviendra jusqu’à son descendant, Alex Haley. Devenu écrivain, celui-ci fera de ce témoignage au travers du temps un livre, une épopée littéraire qui sera couronnée par le prix Pullitzer…
Lors de sa diffusion en janvier 1977, la série Racines reçu un écho qu’il est aujourd’hui difficile d’imaginer. Jamais on avait raconté l’esclavage sans rien cacher des abominables traitements infligés à ces hommes. Jamais les bons rôles n’avaient été si massivement donnés à des acteurs noirs, ni l’hypocrisie et le mépris d’une société blanche dépeints avec tant de réalisme. Alors que auteurs, producteurs et diffuseurs craignaient que, par son thème, cette mini-série de 6 épisodes ne fasse fuir les téléspectateur, Racines bouleversa littéralement le public, et cela bien au-delà du continent Américain. Certains épisodes furent regardés par la moitié de la population américaine, mais jamais moins de 80 millions de spectateurs. Un record. Pour retenir leurs clients à l’heure de la série, certains bars et restaurants n’avaient d’autres solutions que de zapper des chaînes de sport à celle de Racines… Jusqu’alors cantonnée à une vision de carte postale, l’image de l’esclave présentée par la série devient une référence pour la communauté afro-américaine, et Kunta Kinte fait son apparition parmi les noms les plus appréciés pour les nouveaux-nés… La portée sociologique fut considérable, et incita plus de 250 collèges à travailler sur la série pour mieux aborder le passé des Etats-Unis. La portée pédagogique de ce monument de télé est encore très forte, puisqu’elle est toujours référencée aux USA dans certains programmes du niveau collège et lycée comme base de l’étude de l’esclavage.
Judicieusement rééditée par Warner, cette série a gardé toute sa force évocatrice, soutenue par la musique de Quincy Jones. D’une humanité palpable, elle n’épargne pas pour autant le spectateur. Séance de fouet, séparations déchirantes, sévices et viols sont montrés. Même si nous avons vu depuis des écarts graphiques bien plus choquants, la dimension psychologique de Racines leur conserve une belle efficacité. Il convient de prendre donc soin de la composition du public. Reste que pour un enfant en age d’aborder le sujet à l’école, ou même désireux d’en savoir plus sur un thème toujours d’actualité, même si l’histoire est très américaine, le témoignage romancé des descendants de Kunta Kinte est un outil solide. Liberté est laissée aux spectateurs de décider du rythme de diffusion de cette épopée de près de 10 heures. Dite du 30éme anniversaire, cette édition propose aussi deux documentaires copieux. « Racines : un an plus tard », réalisé en 2002, ainsi que « Etats-Unis: l’intérêt de toute une nation pour le phénomène Racines », réalisé en 2007. Une somme d’informations considérable à laquelle il faut ajouter les commentaires sur les 6 épisodes… La série connue une suite, Racines 2, un peu moins intéressante mais de respectable qualité.
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