L’île de Nim

Du haut de ses huit ans, la petite Nim s’épanouit dans sa vie très spéciale. Fille d’un scientifique, elle vit avec lui sur une île paradisiaque éloignée de tout, entourée d’animaux et de toutes les inventions que son imagination galopante peut créer pour la distraire. Pour nourrir ce besoin insatiable d’histoires, elle dévore les livres des aventures de Alex Rover, son héros favori. Mais voilà que son quotidien magique tourne au cauchemar. D’abord, c’est son père qui se perd au large en pleine nuit, la laissant seule. Et très vite, se sont des individus particulièrement patibulaires qui voudraient s’approprier son paradis… Pour se sortir de ce mauvais pas, Nim ne voit qu’une solution : appeler Alex Rover à l’aide. Hélas, Alex Rover n’existe… que dans la tête d’Alexandra, l’auteur des livres. Et tous deux se parlent énormément ! Des discussions très animées qui frisent souvent la dispute tant le héros imaginaire n’hésite pas à la bousculer. Et celui-ci devra batailler pour que l’auteur des livres réponde à l’appel au secours de la petite fille : l’écrivain est agoraphobe, et l’idée même de franchir sa porte la terrifie…

L’affiche ne ment pas, voici venir un film de pure détente qui s’adresse à la famille, et en premier lieu à ses plus jeunes membres. Tout y est réuni: une petite fille volontaire accompagnée d’animaux étonnants dont une otarie facétieuse, une île lointaine et exotique. Et qui dit île dit bien évidemment pirates, et de l’espèce la moins fréquentable… N’oublions pas un héros qui rappelle méchamment Indiana Jones par son look, et le défi d’une citadine allergique aux grands espaces contrainte de faire face à ses pires angoisses. Un vrai catalogue… C’est d’ailleurs le plus gros problème de ce film : il accumule les idées alléchantes, les pistes prometteuses, mais n’en développe pratiquement aucune, ne permettant pas à l’histoire d’évoluer selon sa propre fantaisie. Pas forcément sautillantes et trop souvent prévisibles, les aventures de la petite Nim ne sont pas déplaisantes, mais laissent souvent une impression de déjà-vu.

Si la petite Abigail Breslin, la révélation du formidable Little Miss Sunshine, s’en tire fort bien en Nim, installant un imaginaire sympathique au début de l’histoire, c’est grâce à l’énergie de Jodie Foster que le rythme se pimente un peu. Son duo avec l’imaginaire Alex offre au film d’amusants passages. Et quand on sait que Gerard Butler interprète l’imaginaire Alex mais aussi le père de Nim, ont peut vite présumer de la fin de l’histoire… bigrement précipité, puisque les deux héroïnes s’associent face aux méchants pendant quelques scènes seulement. Adapté du livre de Wendy Orr (édité chez Flammarion), ce film est une production Walden Media qui se fait une spécialité des films pour la famille. Cette société est au générique de films comme Chouette, Le secret de Thérabithia, Le dragon des mers ou les Narnia. Cette comédie s’adresse avant tout aux plus jeunes, et aurait beaucoup gagné à un peu plus de caractère.