Les trois brigands d’Ungerer sortent de leur livre pour s’animer.
C’est très réussi. Même les grands trouveront leur plaisir dans ce conte délirant… C’est très réussi parce qu’il a fallu que je regarde l’interview de Ungerer pour réaliser que l’on ne voit jamais le visage des brigands dans le conte original… Ce qui me frappe c’est que l’on retrouve les images que l’on connaît, comme la grotte des brigands, et en même temps, il se passe plein de choses. Il n’y a pas de temps morts. Un vrai film, intelligent, que l’on peut apprécier de 3 ou 4 ans à… mon age au minimum !
R.B.
Je connais le livre, je l’ai en grand (format). Le film est très bien, mais c’est "en plus de l’histoire". Dans le livre on ne voit pas la vilaine tante. Elle fait travailler les enfants dans l’orphelinat, pour faire des gâteaux qu’elle mange en cachette ! Elle est méchante, mais c’est drôle. C’est comme les trois brigands, ils font peur à tout le monde sauf à Tiffany, parce qu’elle sait qu’ils sont gentils. En fait c’est aussi des orphelins… C’est marrant, même si c’est un film pour les petits… j’adore la chanson et le gros mot: bordibordabouze!
Charlotte, 9 ans
{xtypo_dropcap}I{/xtypo_dropcap}ncontournables de l’imaginaire enfantin depuis les années 60, les trois terrifiants brigands d’Ungerer sortent de leur livre pour prendre vie en animation. Une adaptation parfaitement réussie qui parvient à plaire à tous ceux, petits et grands, qui en connaissent pourtant chaque image par cœur…
La forêt est pleine de dangers. Mais les pires de tous sont trois, coiffés d’un haut chapeau et cachés dans une vaste cape, et rôdent à l’affût de leur prochaine victime : les trois brigands. Et leur technique est imparable. Le premier est armé d’un tromblon pour terrifier les voyageurs, le second d’un soufflet à poivre pour se débarrasser des chevaux. Avec sa grande hache, le troisième brise les roues des diligences, condamnant les infortunés passagers à être rançonné avant de s’enfuir dans la nuit… L’un de leur traquenard va leur amener un bien étrange butin : Tiffany, une petite orpheline malicieuse en route pour l’atroce orphelinat de la vilaine Tante. Faisant miroiter une rançon spectaculaire, elle parvient à les convaincre de l’emmener. Et très vite, les trois brigands vont se révéler sous un autre visage: celui de Grigou, Rappiat et Filou, trois abominables méchants au grand cœur…
Adapter un livre pour enfant est le plus périlleux des défis. Il faut d’abord tirer de quelques pages d’illustrations la matière pour un long métrage d’1h30. Il faut ensuite respecter l’univers de l’auteur, indissociable du conte. Et puis enfin, tout en étoffant l’histoire et en respectant son univers, faire en sorte que le résultat ne déçoive pas des générations de lecteurs qui connaissent l’histoire par cœur… C’est la première fois qu’un réalisateur ose adapter en long-métrage l’un des livres pour enfants les plus connus de Tomi Ungerer, Les trois Brigands. Et le résultat est irréprochable. Que ce soit par ses couleurs, le soin apportée à l’animation ou son rythme savamment dosé, enrichi de petits détails à même d’attirer l’œil des plus jeunes, on retrouve Ungerer. Plus fort encore, l’histoire à été enrichie de personnages, étoffée dans de nombreux passages, sans trahir l’esprit de l’auteur. Loin d’un manichéisme simpliste, le film est fidèle à l’auteur, et l’invite à taquiner ses peurs en s’appropriant tout ce qui peut la faire naître. Dès le tout début du générique, les personnages parlent en confidence, permettant aux plus jeunes de s’approprier le film avant même qu’il ne commence. Avant que la voix du narrateur, maître Ungerer en personne, n’en donne le ton. Toujours amusante, l’histoire aborde l’air de rien une incroyable quantité de thèmes, du travail des enfants à la notion versatile du bien et du mal. Chacun y trouve de quoi nourrir sa sensibilité. Ne restait plus qu’à réussir la seule dimension que le livre ne pouvait s’offrir : une musique sur mesure. Nourrit de cuivres de fanfare et de voix basses à la Tom Waits, la mélodie rentre dans le crâne pour n’en plus sortir…
Dès le clin d’œil du logo de l’éditeur, le DVD affiche une volonté de bien faire qui ne se dément pas. D’abord en invitant le duo des Bonimenteurs à improviser un délirant résumé des Trois brigands en guise de pub pour leur propre DVD ! Ensuite en soignant les bonus, notamment dans l’édition collector. Celle-ci propose une interview du trop rare Tomi Ungerer, un entretien à la hauteur de l’idée que l’on se fait de cet idéaliste lucide. Adaptation de son œuvre, notion du bien et du mal, l’auteur aborde de nombreux sujets et parle de lui avec une grande simplicité. Un bonus pour les plus grands, mais de belle qualité. Le second bonus est le Leica-Reel, le storyboard filmé qui a servi de bible à tous les graphistes. Présenté dans son intégralité, c’est un sujet vraiment riche pour les amateurs de technique. Vient ensuite Toon City, rapide visite-coup de chapeau au studio de Manille avec lequel l’équipe allemande a fabriqué le film. Entre les fiches des personnages, les esquisses de Tomi Ungerer et les dessins préparatoires du film, les galeries proposent quant à elles largement de quoi nourrir les curiosités. Les plus jeunes ne sont pas oubliés, et ce sont ces bonus que l’on retrouve dans l’édition simple du DVD: un jeu invite à identifier les animaux de la forêt avant qu’ils n’apparaissent dans la nuit au bout de dix secondes. Tout simple mais efficace. Le karaoke de la chanson des 3 brigands permet enfin d’en saisir chaque mot ! Et il suffit d’une imprimante pour trouver dans la section CD-Rom tout ce que les petits dessinateurs attendent : coloriages, masques de théâtre, dioramas à monter, fonds d’écran….
Cette double édition présente en outre trois initiatives qui méritent d’être soulignées. Le film propose des sous-titres pour les sourds et malentendants, mais aussi une version audiovision pour les aveugles et malvoyants. La version collector propose quant à elle le CD audio de la bande originale, option que l’on aimerait trouver plus souvent… Et puis parmi les bonus vous trouverez un petit message publicitaire en faveur de l’association SOS Villages d’Enfants, que le DVD soutient. Rappelons que cette association s’attache depuis 50 ans à réunir frères et sœurs séparés de leurs parents. Autant de raisons de s’offrir cet excellent DVD…
Frédéric Lelièvre
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