Un film avec des enfants de 4 ans, c’est déjà un défi. Mais lorsque ce film parvient à faire renaître les sentiments des premières années avec une réelle poésie et sans une once de mièvrerie, on peut parler de prouesse.


Qiang n’a pas encore 5 ans, et il va devoir vivre seul, pensionnaire dans un orphelinat. Son père le dépose dans cet endroit inconnu où tout est réglé, le moment le plus intime prévu au coup de sifflet. Les bambins les plus obéissants se voient récompensés de petites fleurs rouges en papier. Désespérant d’en avoir une, Qiang va faire la découverte qu’il peut aussi exister sans ces récompenses, et même sans le règlement. Rêveur et rebelle, il va chambouler l’ordre établi…

Brillante collaboration
Quel film étonnant ! Sans jamais s’écarter du point de vue de ce tout petit bonhomme, Les petites fleurs rouges peint par touche un portrait de rébellion d’une candeur totale sans jamais sacrifier le parcours d’un gamin qui, à l’âge où l’on apprend à s’affirmer en disant non, construit sa personnalité. Zhang Yuan, le réalisateur, est connu pour des films et des documentaires sans concession sur sa société et a déjà décroché de nombreuses récompenses dont un lion d’argent à la Mostra de Venise. Il adapte ici une nouvelle du dissident Wang Shuo, le trublion de la littérature chinoise contemporaine, qui l’a lui-même choisi pour réaliser le film, et s’est personnellement engagé comme producteur exécutif. Une collaboration qui explique en partie qu’en voyant ce film en apparence si simple, on pense aux 400 coups de Truffaut, et plus encore au Zéro de conduite de Vigo.

Des acteurs déconcertants !
La première prouesse du film, c’est bien sûr d’avoir su gérer au quotidien 40 petits diables de 4 ou 5 ans pendant 80 jours de tournage. Même si le réalisateur pouvait compter sur sa propre fille qui joue Nayan, l’amie du petit Qiang, le résultat laisse rêveur. Aucune attitude n’apparaît détournée, aucune situation ne semble chapardée au profit du scénario. Bien qu’il soit presque impossible de savoir si un enfant de cet age joue ou se contente d’exister, leur présence est pratiquement toujours d’une justesse qui rend chaque instant, sans équivoque, vrai. Et d’un regard, d’une larme, ce sont des souvenirs de l’enfance qui ressurgissent. Des instants de solitude, de doute, de fascination que nous avons tous éprouvés. Car à l’inverse du cinéma occidental lorsqu’il traite du monde de la petite enfance, Zhang Yuan soigne sa photo mais n’embellit rien. Un regard de Quiang vers le ciel, une ballade nocturne les pieds dans la neige suffisent à distiller une poésie qui parle à tout le monde.

L’apprentissage de la rébellion
Cette même finesse permet au réalisateur de ne rien préciser de plus que ce que l’enfant saisit lui-même. C’est en observant certains détails que l’on devine que l’action se déroule dans les années 50 et que la révolution culturelle est toute récente. Une démarche qui fait qu’à différents niveaux, le film est totalement lisible par les adultes comme les enfants. Les plus jeunes retrouveront des situations qui ne sont pas si lointaines, s’amuseront d’une nudité candide, d’une simplicité de chaque instant, et surtout s’attacheront forcément au petit Qiang et à ses stratagèmes de rebelles en pantalon fendu. Les plus vieux, eux aussi, pourront retrouver des instants fugaces de leurs première années, mais surtout, ils décrypteront par touche d’une grande délicatesse la différence d’un esprit qui, sans même en avoir conscience, par instinct de survie, par besoin de s’affirmer, ne veut pas se contenter d’être une ligne de fleur rouge sur un tableau. Un film brillant, profond, sincère. Bref, un film rare…

Studio: CTV
Genre : Comédie dramatique
Site Web : –

Age : Dès 6 ans
Réalisateur : Zhang Yuan
Sortie prévue : Sortie le 27 décembre

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