Les aventures de Impy le dinosaure

Il y a bien longtemps, la vie troublée des dinosaures étaient incertaines, faites de drames. Et plus d’un œuf de dinosaure s’est égaré par un malencontreux hasard… La vie d’aujourd’hui est plus douce. Comme celle du professeur Tibberton. Chassé par le roi Pumponell, Horatio Tibberton a trouvé refuge sur une île volcanique perdue au milieu des eaux bleues : Titiwou. Zoologue farfelu, ce scientifique consacre désormais son temps à l’éducation de son fils adoptif, Tim, ainsi que celle d’un Varan, Monty, un pingouin, Ping, et le pélican Shoe lorsque celui-ci veut bien atterrir et cesser de frimer. Une petite famille complétée par la truie Peg, véritable fée du logis, ainsi que le mélomane de l’île, l’éléphant de mer Solomon. Tout ce petit monde va voir son quotidien bousculé quand un iceberg vient s’échouer sur la plage. Car celui-ci contient un œuf des plus étrange, congelé. Après que tous en aient pris soin, l’œuf finit par éclore. Et c’est un bébé dinosaure, Impy, qui pousse son premier cri…

Impy n’est pas vraiment un nouveau venu. Plusieurs de ses aventures ont été traduites en français dès 1974, et ont connu un grand succès ! Stars allemandes des livres pour enfants, le petit dinosaure et ses amis animaux de l’île Titiwou sont revenus au devant de la scène plus récemment grâce à un dessin animé baptisé du nom allemand du petit dinosaure, Urmel. Le héros de l’auteur Max Kruse a aujourd’hui les honneurs de l’image de synthèse. Et tout le monde est là pour que la petite classe trouve son bonheur. Impy, plutôt craquant, ses copains animaux aux caractères d’enfants (ce qu’ils sont de fait), des adultes pas très sérieux, et un méchant roi chasseur de dinosaures pas si méchant que ça… Et si l’on craignait le pire à l’allure très « plastifiée » des personnages, l’esthétique générale et l’animation constituent une bonne surprise. De belles couleurs, des décors riches, des mouvements harmonieux respectant le rythme adapté pour les plus jeunes, tout cela fonctionne plutôt bien. Décidément, l’animation allemande est pleine de ressources… Il n’en est pas de même pour l’histoire.

Dialogues malhabiles et trop appuyés, situations mal cadrées, personnages trop survolés, même un très jeune spectateur pourra trouver le fil de l’intrigue distendu. Et pour qui n’a jamais lu les livres de Kruse, certains personnages n’ont même pas le temps d’exister. C’est d’autant plus regrettable que certaines scènes, économes en palabres superflus, sont plutôt réussies. Car, handicap supplémentaire, les dialogues tombent trop facilement dans une mièvrerie creuse. Les enfants apprécient un rythme lent, supportent une solide dose de naïveté, mais il est officiel qu’ils savent aussi se satisfaire d’une histoire ciselée, ne laissant place ni au doute, ni à l’ennui ! Par manque d’ambition, ou pire de confiance en son public, l’adaptation n’est pas à la hauteur de l’animation, qui parvient à proposer un univers convaincant. Dommage ! Ce Impy est donc un spectacle juste sympathique qui vaut avant tout pour ses images séduisantes.