De nombreux films ont tenté de parler de l’horreur de la guerre. Assez peu se sont employé à le faire par les yeux des enfants…

Notre avis

Du cinéma comme on en fait plus ! Je l’avais vu il y a très longtemps… Je pensais qu’on voyait les camps de concentration, mais en fait, pas du tout. Ils sont clairement évoqués, mais pas montrés… Expliqué par un adulte, l’histoire de ce petit garçon est une façon très intelligente de comprendre ce qui s’est passé, comment des enfants ont survécu. Les petits ont beaucoup parlé, surtout pour se rassurer je crois. Mais cela a permis de préciser beaucoup de choses, surtout que le héros a plus ou moins leur âge, alors ils se sentent concernés… L’histoire se finit bien, et on a tous les yeux humides. J’y ai été aussi de ma petite larme ! Ce film reste une merveille.
F.L.

Ce qu’en disent les enfants

C’est très triste. J’avais beaucoup de peine pour le garçon. C’est affreux… parce que c’est une histoire vraie. Enfin, c’est des choses qui se sont passées en vrai… Le noir et blanc ça va. Ca va avec l’histoire. Les sous-titre c’est plus « embêtant », je peux pas tout lire et regarder, ça m’énerve… Le pire c’est la musique. Je déteste ! Ca fait un peu peur. J’aime pas… C’est une belle histoire, et ça montre bien ce qui s’est passé avec la guerre.
Tristan, 11 ans

Informations

Drame de guerre
Réalisé par Fred Zinneman
Dès 8/10 ans
Env. 20€

Images

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{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}e nombreux films ont tenté de parler de l’horreur de la guerre. Assez peu se sont employé à le faire par les yeux des enfants. La quête de ce gamin dans les ruines est d’une portée universelle, et conserve toute sa force à ce chef d’œuvre qu’est Les Anges marqués. Tout indiqué pour évoquer avec les plus jeunes des plus douloureux dommages causés par la guerre, le seul regret est de ne pas disposer d’une version française…
Mené par une femme, un petit groupe en uniforme américain attend sur un quai de gare en pleine nuit. Un train de marchandise s’arrête. Dans les wagons dont on ouvre les larges portes, des dizaines et des dizaines d’enfants en haillons, endormis. Qui s’éveillent lentement, descendent avec crainte, terrifiés par les uniformes. Doutant qu’on veuille les aider maintenant que la guerre est finie, tout les effraie. Regroupés dans une caserne transformée en orphelinat, des enfants de toute les nationalités sont réunis, victime des conflits, rescapés des camps. Certains ne savent même plus se servir d’une cuillère. Parmi tous ces enfants, un orphelin français traîne derrière lui un gamin blond aux yeux vides, qui ne sait répondre que « je ne sais pas » à tout ce qu’on lui demande. Ce petit garçon a oublié qu’il s’appelle Karel, qu’il était le benjamin de la famille Vlasta, qui fut envoyée en camps de concentration. Echappant à ses bienfaiteurs, inconscient que sa mère le recherche de son côté, l’enfant va se retrouver seul, errant parmi les ruines d’une Allemagne ravagée. Jusqu’à ce qu’il croise la route d’un soldat américain qui va, à force de patience, le ramener à la vie.

Il a été souvent question de devoir de mémoire ces derniers temps. A l’origine d’une discussion entre les membres d’une de nos familles complices, la conversation s’est concentré sur la question qui préoccupait le plus les enfants : qu’arrivait-il aux enfants de leur âge pendant et après la guerre. Une occasion en or de leur montrer un film trop rare, très injustement oublié dans la carrière de Montgomery Clift : Les anges marqués. Relevant le défi d’un film en noir et blanc et sous-titré, chacun s’installa pour redécouvrir ce qui est encore un film d’une émotion bouleversante plusieurs fois primé. Tourné seulement trois ans après la fin de la guerre, le retour à la vie de cet enfant reste un témoignage d’une puissance évocatrice lumineuse, dont la scène finale rappelle la fin d’un autre grand film de l’enfance dans la guerre, l’Empire du soleil. Encore fallait-il que les enfants supportent quelques handicaps. Associé aux images d’un lointain passé, le noir et blanc ne semble pas gêner. Les sous-titres eux, sont plus embêtants. Si de nombreuses scènes ne nécessitent aucune parole, les commentaires de la voix-of sont indispensables. La meilleure solution à adopter est celle de la maman de nos deux cinéphiles qui a lu ce commentaire, et répondu aux très nombreuses questions. Ce film a l’intelligence de tout aborder sans forcément tout montrer, et le soin du détail incite les enfants à demander régulièrement des explications, des précisions.

Une version française aurait été préférable mais, même si l’aîné de nos jeunes testeurs manifeste un réel agacement de voir revenir les sous-titres après que l’un des personnages ait parlé français, pas question d’abandonner le petit orphelin sans savoir ! La question qui revient le plus a été « qu’est-ce qui va lui arriver ? ». La performance du petit Ivan Jandl est toujours aussi poignante, et lui avait déjà valu à l’époque la création d’un prix spécial d’interprétation. Adopté dès son apparition, impossible pour les jeunes spectateurs de ne pas savoir ce qui va lui arriver. Au long de son histoire, c’est une vraie collaboration entre parents et enfants qui peut s’instaurer, sans pour autant que l’émotion de l’histoire en soit émoussée. Mélo magnifique aux accents d’une terrible vérité, Les anges marqués appartient à cette catégorie de fiction qui permettent aux enfants, accompagnés par leur aînés, de se faire une idée de ce qu’est une guerre, un génocide, et de ce que des enfants comme eux on pu vivre. Le décalage provoqué par le sous-titrage peut-être mis à profit à la fois pour ménager une distance d’avec certaines scènes poignantes, mais surtout pour renforcer l’échange d’information entre petits et grands.

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