Le cheval de Saint-Nicolas

Nos voisins du nord entretiennent une véritable tradition pour le film pour enfant, une production d’une qualité qui a toutes les raisons de nous rendre terriblement envieux. Les aventures de cette petite chinoise en sont une démonstration de plus.

Changer d’école, de maison, c’est déjà une odyssée, mais lorsqu’il s’agit carrément de changer de pays, d’apprendre une langue inconnue, l’épreuve peut-être dure à surmonter. A moins d’être comme l’adorable Winky Wong. Cette petite chinoise de 6 ans vient d’arriver en Hollande, et trouve souvent plus de plaisir au contact des chevaux du haras voisin qu’avec tous ces nouveaux visages. Sa motivation connaît pourtant un changement décisif lorsqu’elle apprend que dans cet étrange pays qui est désormais le sien, un vieux monsieur à barbe blanche apporte aux enfants leur cadeau dont ils rêvent le plus. Et son rêve à elle, c’est un cheval. Dès lors, la petite Winky va employer toute son énergie pour s’assurer que Saint Nicolas remplira sa mission !

L’intégration en fond
Le scénario du film a été écrit par Tamara Bos, adaptant l’un de ses propres romans pour lequel elle avait fait de nombreuses recherches auprès d’enfants de l’immigration. Et c’est à la réalisatrice Mischa Kamp que la caméra a été confiée. Celle-ci a fait ses premières armes avec des séries et des dessins animés avant de s’attaquer à ce premier long métrage. Comme elle aime le dire, elle a dès sa première expérience osé affronter tous les dangers ! « Tout le monde me mettait en garde sur le fait de faire des films avec des enfants, des animaux, des personnes âgées ou des bateaux car ils étaient soi-disant difficiles à diriger. Tout en gardant à l’esprit ces mises en garde, mais relativement sûre de moi tout de même, j’ai réussi à faire mon premier long-métrage réunissant tous ces personnages : une petit fille, un cheval blanc, et un vieil homme qui arrive d’Espagne en bateau ! »

Un vrai conte de Noël
Une audace payante puisque ce film, bien dans la tradition du cinéma pour enfant des pays nordiques, parle d’une situation souvent dramatique, l’intégration, l’arrivée dans un pays inconnu, au travers d’une histoires qui prend assez vite son rythme magique. Et l’idée de prendre le mythe de Saint-Nicolas comme l’élément déclencheur qui va sortir la petite chinoise de son isolement est extrêmement malin. Sans éviter certains petits excès de mièvrerie, le film écarte vite ce petit défaut en ne travestissant pas les difficultés d’une telle situation, et surtout en mettant parfaitement en image la fantaisie de l’héroïne.

Le cheval de Saint-Nicolas a été primé dans plusieurs festivals internationaux de films pour la jeunesse. Et n’oublions pas qu’un bon film pour enfant l’est aussi pour toute la famille lorsque, comme c’est le cas ici, il est bien réalisé, soigné et repose sur des acteurs bien dirigés. Car n’oublions pas de citer un atout essentiel dans cette réussite: le personnage craquant d’une petite fille à l’imagination galopante que rien n’arrête, incarnée par la toute jeune Ebbie Tam. Elle vous fera fondre au premier regard…