CINEMA > Deux grands classiques de notre enfance remasterisés… mais est-ce que ça plaît encore aux enfants d’aujourd’hui ?

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Genre : 2 films en 1 – Réalisé par : Albert Lamorisse – Reprise le : 10 octobre 2007 – A partir de : 5 ans
Avec : Pascal Lamorisse, Georges Sellier, Vladimir Popov – Site Officiel

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Pour la plupart d’entre nous, c’est un peu comme le vieux nounours rangé dans le placard, le premier livre soigneusement glissé dans la bibliothèque. Le ballon rouge et Crin blanc font partie de ces morceaux d’enfance, des bulles de rêve que l’on garde au chaud depuis leur première découverte. Mais la vraie magie de ces films si courts, c’est peut-être d’opérer, intacte, sur les enfants de ce siècle…

{mosimage}En une projection, voici deux incontournables du cinéma pour enfant, deux monuments du conte à l’état pur. Commençons par Le ballon rouge. Paris, la Butte Montmartre, les années 50. Sur le chemin de l’école, un petit garçon libère un grand ballon rouge, accroché à un réverbère. Sa décision entraîne bien des déconvenues. On lui refuse l’accès du bus, il arrive en retard à l’école… Ramenant sa trouvaille à la maison, la sanction maternelle ne se fait pas attendre: celle-ci évacue la baudruche par la fenêtre. L’injustice atteint un point culminant, et la méticuleuse mécanique de la fable s’enclenche vraiment. Le ballon refuse de partir, et attend qu’on lui ouvre la fenêtre. Dans la salle, de petits rires fusent: la magie Lamorisse vient d’opérer. Le ballon devient un complice, un ami fidèle qui va suivre le petit gamin partout, le venger des moqueurs grands et petits, et le rendre unique aux yeux de tous. Tous les gamins de la salle tiennent soudain la ficelle du ballon à la main. Mais le silence n’est pas forcément de mise…

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{mosimage}On ne saurait trop conseiller aux grands-parents d’emmener les petits découvrir ce film, car la projection prend parfois des allures de leçons de choses. Pourquoi les gens montent à l’arrière du bus ? Qui est ce monsieur avec une lance dans l’église ? C’est quoi cette passerelle de bois où passe le facteur ? En plus des inquiétudes pour le petit Pascal, toujours les mêmes depuis que des enfants assistent au spectacle, s’est ajoutée la curiosité des enfants de l’an 2000 pour une vision quasi-documentaire d’un Paris populaire des années 50. Attendez-vous donc à de nombreuses questions… et une double dose de nostalgie ! Car le film d’Albert Lamorisse reste un bijou, une prouesse de simplicité et d’efficacité. Quasiment sans parole, la poésie comme étendard, ce Ballon rouge vole quelque part entre le Petit Nicolas et les clichés de Doisneau. Une vision intemporelle qui ne souffre pas du temps, touche au cœur sans mièvrerie, respectant le jeune spectateur pour ce qu’il est : un explorateur prêt à partir pour l’impossible si l’histoire lui est bien racontée. Un état de grâce qui marqua ce film dès sa présentation: Palme d’Or à Cannes en 1956, il reçoit l’Oscar du meilleur scénario dans la foulée.

Retour en enfance

{mosimage}Venu du documentaire, mettant en scène son propre fils Pascal, Lamorisse dose humour et émotion avec un sens du rythme remarquable. Ultime tour de force à la Prévert, le seul plan fixe que l’on peut qualifier de long est celui de la « mort » du ballon, déclin fatal achevé d’un vilain coup de galoche. Au lieu de se tourner vers les larmes de Pascal, d’enfoncer le clou du drame, l’image tourne aussitôt le dos à tout apitoiement pour se précipiter vers la poésie de la révolte des ballons s’élevant au-dessus de Paris. Pas un pleur dans la salle, pas une inquiétude du jeune public: happé, il profite de la magie jusqu’à la dernière image. Ultime démonstration, s’il en faut, que Le ballon rouge se moque du temps qui passe. Dans les raisons de cet exploit, il faut ajouter la beauté des images – restaurées à l’occasion de cette ressortie-, les qualités de cinéaste d’Albert Lamorisse, la musique exemplaire de Maurice Leroux… Ça n’est plus un film de 36 minutes, c’est un incunable!
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{mosimage}Sitôt la dernière image disparue de l’écran, une autre apparaît. Nous enchaînons sur Crin Blanc, et le noir et blanc change l’ambiance du tout au tout. Un troupeau de chevaux prend ses aises sur des dunes de sables, et les noms du générique défilent lentement… Le jeune public papote un peu, regarde la salle autour de lui, jette un œil vers le mystérieux hublot de la cabine de projection. Les plus jeunes retrouvent pourtant leur concentration lorsque la voix du narrateur résonne. On fait la connaissance du superbe cheval sauvage dans une Camargue de carte postale, si loin de celle d’aujourd’hui qu’on la croirait rêvée. La rencontre avec Folco, le petit pêcheur, achève de piéger le petit spectateur. S’identifiant au jeune garçon, la magie opère à nouveau. Loin d’être niaise, l’histoire réserve son lot d’émotion. La capture de Crin Blanc, puis son combat contre le nouveau meneur de la horde sont des scènes remarquablement filmées. Imposant une vision sauvage échappant à toute mise en scène, les enfants semblent frappés par cette violence toute naturelle. Et n’en sont que plus admiratifs lorsque le petit pêcheur se fait cavalier, défiant les adultes qui se moquent, lui mentent. Moins positif que Le ballon rouge, la poésie de Crin Blanc est toute autre. A ce titre, l’enfant qui disparaît dans les vagues sur le dos du cheval pour un « monde merveilleux » suscite pas mal de questions une fois la lumière rallumée. A chaque parent d’évaluer la note dramatique ou magique de cette image finale…

Une leçon de conte

{mosimage}Tourné 3 ans avant Le Ballon rouge, Crin Blanc a ouvert la voix du succès à Albert Lamorisse en décrochant une remarquable brassée de récompenses ( Grand Prix à Cannes, Prix Jean Vigo…). Le cinéaste y trouve les repères qui feront la clef de son succès. Il est à noter que le petit frère de Folco est joué par son fils Pascal, qui s’imposera par la suite comme son acteur fétiche… Marqué par une beauté des images, la flamboyante pureté de la complicité entre le cheval et l’enfant, Crin Blanc est plus sombre, incarnant une vision plus traditionnelle du conte. Réalisé avec une remarquable économie d’excès et d’effets, il n’a lui aussi pas prit une ride. Mais il permet de réaliser que c’est avec Le Ballon rouge qu’Albert Lamorisse a indubitablement atteint le sommet de son art. Si le petit spectateur ne satisfait pas toujours de la formule du narrateur pour expliquer que le cheval et l’enfant ne reviendront jamais dans le monde des adultes, il trouve parfaitement normal qu’un garçonnet s’envole dans le ciel de Paris, emporté par des ballons… L’idée d’associer ces deux merveilles avec une image remise à neuf est excellente, d’autant que ces deux classiques sont restés depuis trop longtemps invisibles à un jeune public qui mérite de les découvrir. Et on ne saurait trop inciter parents et grands-parents à se réunir autour des petits derniers pour partager leurs émotions…
{tab=L’AVIS DES PARENTS}
{mosimage}C’est incroyable. Ça devrait faire vieillot, être dépassé. Mais à l’heure d’Internet et des Transformers, cela fonctionne toujours. Le format y est sûrement pour quelque chose, mais ces deux films semblent concentrer chacun à sa façon tout ce qu’il faut pour raconter une belle histoire pour enfant. Comme des modèles déposés de la recette magique! Forcément très nostalgiques, les retrouvailles sont un pur plaisir…
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{tab=L’AVIS DES ENFANTS}
{mosimage}On voit que c’est un vieux film à cause des voitures, des vêtements du garçon. C’est marrant!… Sinon, l’histoire est vraiment bien. Quand le ballon embête le monsieur qui a enfermé le petit garçon, j’ai adoré… Même la fin, c’est pas si triste, même si le ballon est dégonflé… Mais après tout c’est qu’un ballon! .. N’empêche, j’aimerais bien en avoir un comme ça!
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{slide=26/09/07 – CRIN BLANC : EXTRAIT 1}
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