CINÉMA > Notre film coup de coeur de cette fin d’année, où le traumatisme des dictatures vu par les yeux d’un enfant !

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L’histoire immerge tout de suite le spectateur dans la réalité du petit Mauro. On partage dès les premières minutes son angoisse, que l’on soit jeune ou vieux. Son histoire de petit orphelin est imparable… Et si on sent très bien l’ombre de la dictature, la vedette, c’est le gamin, la tendresse, la solidarité. Et le foot qui fait oublier tout ! Alors on se surprend à rire, et c’est très agréable. Un film intelligent qui raconte la grande histoire par une petite. Dans ce registre, c’est un sans faute…
F.L.

Comédie dramatique
Réalisé par Cao Hamburger
Dès 10 ans
Sortie le 26 décembre 2007
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Le traumatisme des dictatures n’a pas fini d’inspirer les réalisateurs sud-américains. Chaque film le fait avec sa sensibilité, et en choisissant de le faire par les yeux d’un enfant, celui du réalisateur Cao Hamburger touche avec justesse la corde sensible qui vibre dans le coeur des plus jeunes comme des plus vieux. Un film coup de cœur !
Pour Mauro, 12 ans, un seul événement s’impose. Comme tous les brésiliens, c’est un fou de foot qui trépigne d’impatience en attendant une Coupe du Monde qui s’annonce exceptionnelle en cette année 1970. Une vraie fête attendue par tous comme une bulle d’oxygène dans un pays mené par une dictature implacable. Mais voilà que soudain, ses parents annoncent qu’ils doivent « partir en vacance » sans attendre. Lui, il restera chez son grand-père paternel, à Sao Paulo. Inquiet de devoir passer l’été avec un vieil homme qu’il n’a jamais vu, seul importe pour Mauro de savoir quand ses parents reviendront le chercher. Arrivé à destination, rendez-vous est donné pour la fameuse Coupe du Monde. Sitôt la voiture de ses parents disparus, Mauro rejoint l’appartement de son grand-père. Qui ne lui ouvre pas. C’est un voisin, un vieux monsieur, pilier de la communauté juive, qui le réveille le soir venu. Et qui lui apprend une terrible nouvelle : son grand-père vient de mourir…

L’horreur de la dictature, le deuil, la peur, la privation des libertés, la torture. Autant de thèmes qu’il n’est jamais facile d’aborder avec légèreté. Sans raccourcis faciles, avec une finesse de traitement et un soin débordant d’affection pour ses personnages, le réalisateur et co-scénariste Cao Hamburger y parvient à merveille. Toute l’histoire se déroule par les yeux du petit Mauro, et c’est par sa petite odyssée que l’on découvre par touches la réalité d’un pays rongé par la dictature. Une réalité terrifiante qu’il contre-balance par la candeur de l’enfance, ses jeux et son infatigable besoin de découvrir le monde, aussi noir soit-il. La tonalité du film change aussi par la solidarité de ce quartier de Sao Paulo où communautés juive, italienne et noire se côtoient avec bonheur. Une parenthèse d’humanité qui va permettre au petit garçon perdu de faire d’un été maudit une expérience unique.

Le film n’enjolive rien. Ceux qui deviendront des copains sont d’abord de belles peaux de vache, le petit Mauro sait aussi jouer de ses griffes, et le malheur n’est jamais loin. Mais la force des personnages, le contraste de leur vision du monde provoque le rire, et on comprend vite que, même sous le pire des régimes, un gamin plein de vie peut trouver à s’épanouir, sans pour autant être aveugle. Une sincérité que soutient le commentaire de Mauro en voix-off tout au long du film. Et n’oublions pas que le film distille savoureusement la passion de tout un peuple pour son sport favori : le foot. L’année des plus grands exploits de Pelé est ici mise habilement en parallèle avec l’année où la dictature Brésilienne commencera à marquer dans le sang ses pires exactions. Et il suffit d’expliquer aux jeunes fanas de foot d’aujourd’hui, tous au fait des exploits du dieu Pelé, que le Brésil d’alors était ainsi pour déclencher surprise et questions. D’où l’importance d’un film si juste. A travers la terrible aventure de Mauro, petit Robinson parmi les hommes, ils ne manqueront pas de tout saisir de son expérience.

Ecrit avec sincérité, réalisé avec un soin exemplaire, mêlant rires et larmes sans jamais tomber dans l’excès ou le démonstratif, toute l’émotion du film repose sur une galerie d’acteurs impeccables. Tout d’abord le petit Michel Joelsas, qui confère à son rôle de Mauro une parfaite crédibilité. Il est aidé en cela par la petite Daniela Piepszyk, une belle découverte. Et dans le rôle du vieux juif Sholomo, Germano Haiut est simplement remarquable. « L’année où mes parents sont partis en vacances » est un film qui témoigne au travers d’une fiction, mettant ainsi son message à la portée de tous, sans besoin d’image choc. Un film qui se moque des happy end, et qui loin de miner le moral, regonfle le cœur.

 

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