Jumper

David Rice a une vie de rêve. Il prend à café en terrasse à Paris, va surfer sur les vagues des Maldives, fait une petite sieste sur le Kilimandjaro, et puis file draguer un peu à Rio. Le tout en une matinée.  Du haut de sa terrasse privée, sur la tête du Sphinx des grandes pyramides, il se souvient de comment tout à commencé… Abandonné par sa mère, vivant avec un père violent, David est un adolescent maladroit, peu sûr de lui, chahuté. Jusqu’au jour où l’une des mauvaises plaisanteries le visant tourne au drame. Mais au lieu de mourir au fond de la rivière gelée, il se relève… au beau milieu de la bibliothèque municipale. C’est ainsi qu’il  découvre qu’il est capable de se téléporter n’importe où. C’est un Jumper. A 15 ans, il décide de se faire une vie sur mesure. En commençant par vider le contenu d’une banque. Rentier baladeur, David Rice profite ainsi de son don, ignorant que l’on ne peut agir aussi impunément. Les descendants d’une secte, les paladins, traquent depuis toujours les jumpers, convaincus qu’un pouvoir aussi divin ne peut être laissé entre les mains d’un homme. Une traque sans pitié qui va amener David à découvrir qu’il n’est pas seul…

Oubliez les colosses en costume, les écoles de super-pouvoirs et autres vengeurs volants. Voici un héros contre sa volonté dont le pouvoir apparaît vite comme une inépuisable source d’ennui. Et débarrassé du décorum pompeux habituellement associé à l’exercice, David Rice présente un visage différent du super-héros, avec l’avantage de montrer son pouvoir fascinant avec une sorte de réalisme vraiment captivant. Il faut dire que le réalisateur n’est pas un débutant pour ce qui est l’action pour avoir signé Mr & Mrs Smith et La mémoire dans la peau. Original et bien mené, le suspense est agréable, et s’il exploite honnêtement le riche concept des jumpers traqués par les paladins, son potentiel semble bridé. L’idée de base est en effet si excitante que l’on peut regretter les raccourcis trop simplistes parfois empruntés. Mais gardons à l’esprit que ce film est avant tout une mise en place pour une suite déjà en production… Servi par une réalisation énergique et des effets spéciaux souvent spectaculaires, Jumper procure un agréable moment de détente à l’amateur de fantastique. Et cela sans trop forcer sur la violence.

Le DVD propose aussi une jolie brochette de bonus. Un amusant roman graphique animé, façon Comics, présente une vision différente de David à la recherche de ses origines. Se téléporter n’importe où est un carnet de voyage sur les différents lieux de tournages. Agréable mais un peu anecdotique. Le cinéphile trouvera son bonheur dans le sujet Non censuré. Volontier technique, très instructif, on y colle aux basques de Doug Liman, assistant à nombre de ces petits moments délicats que les making-of évitent généralement, de nous montrer ! De vraies coulisses pleines d’indiscrétions où l’on découvre mieux ce réalisateur qui mouille sa chemise (dans tous les sens du terme) et réinvente sans arrêt son film. Le sujet Comment téléporter  un acteur, intéressant, se concentre sur la genèse des effets spéciaux pour parvenir à ce résultat convaincant. Du roman au film comprend des répétitions, mais présente Steven Gould, l’auteur des livres, fouille la mythologie créée par Doug Liman en s’inspirant des livres, et nous annonce officiellement que les scénarios de deux suites sont déjà écrits… Reste 6 scènes inédites, il est vrai pas indispensables mais apportant quelques informations sur Jumpers et paladins, ainsi que des prévisualisations alléchantes des futurs "jumps" ! Ces films d’animation servent à donner un aperçu des scènes les plus compliquées avant tournage. Et au vu de leur contenu, les amateurs d’action vont être servis par Jumper 2…

Frédéric Lelièvre

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