Hinokio

De son accident de voiture, Satoru se souvient surtout de l’hôpital, et de la dernière fois qu’il a vu sa mère. Traumatisé, incapable de retrouver l’usage de ses jambes, il ne sort plus de sa chambre, toujours derrière son ordinateur. Du haut de ses 12 ans, il reporte toute la responsabilité de ce drame sur son père. Impuissant face à cette colère, celui-ci met à profit son expérience d’ingénieur pour tenter d’inciter son fils à retrouver le contact avec l’extérieur: il lui construit un robot, Hinokio. Satoru le dirigera, pourra parler par sa bouche, et ainsi retrouver une vie d’écolier. C’est ainsi que, lentement, Satoru va affronter la réalité, réussir à se faire des amis, et peut-être parvenir à se réconcilier avec le monde extérieur…

Les japonais ont toujours eu un faible pour les robots. Une affection qui paie dans ce film: Hinokio le robot est aussi beau qu’il est crédible. Parabole sur l’isolement et le deuil, il permet d’aborder un très large éventail de questions, allant de l’acceptation du robot dans la société à la difficultés de dépasser ses propres peurs, sans oublier la dangereuse immersion dans les jeux en ligne ou même le suicide. Dans sa détresse, Satoru parle à tous, quelque soit l’âge ou la condition. Un vrai film d’anticipation, avec cette pointe de réalisme qui, sans trahir la fiction, oblige à réfléchir. Atout supplémentaire, le film est beau. La réalisation est soignée, les images souvent remarquables, et les très nombreux effets spéciaux de belle qualité. On ne pouvait en attendre moins du réalisateur Takahiko Akiyama, directeur artistique du film Final Fantasy. Pour prolonger le plaisir de cette découverte, le DVD réuni une jolie moisson de bonus, même si les propos sont souvent chichement traduits.

Trop méconnu, Hinokio est un film de science fiction captivant qui s’adresse au jeune public avec une sacré intelligence. Et les enfants ne s’y trompent pas. Ils connaissent tout du quotidien de Satoru, de sa passion pour les mondes virtuels et aucune des audaces du scénario ne leur semble invraisemblable. A raison. Captivant, très humain et parfaitement réalisé, on comprend mal qu’un pareil film n’ait pas eu droit aux honneurs d’une sortie en salle. C’est un film à ne pas rater !