Star de la télé, phénomène de l’édition, on se demande s’il existe encore un seul parent qui n’ait pas fait connaissance avec la tortue Franklin. Ce sera bientôt le cas puisque, inévitable et très attendue consécration, Franklin arrive aujourd’hui en salle…
Les vacances de Franklin s’annoncent tranquilles lorsque la tante Lucie, l’exploratrice de la famille, provoque un véritable désastre. Alors qu’elle parle de sa passion pour la chasse aux trésors, le souvenir d’un trésor revient en mémoire de la douce mamie. Un trésor bien à elle, qu’elle avait enterré dans une boîte alors qu’elle n’était qu’une toute jeune tortue. Et ce souvenir est si intense qu’elle tombe soudainement gravement malade. Pour Franklin, il n’y a qu’un moyen pour sauver sa grand-mère : retrouver le fameux trésor. Pour cela, il s’embarque dans une expédition qui va l’entraîner au-delà de Woodland. Parmi l’équipage qui l’accompagne, on trouve le fidèle ours Martin, Arnaud l’escargot, mais aussi la fameuse tante Lucie ainsi que sa filleule, Samantha…
Chouette, de la 2D !
Avec le véritable statut de star dont bénéficie Franklin, on peut carrément s’étonner que l’adorable tortue n’ait pas déjà eu droit à son film au cinéma. Et on s’attendait évidemment à une production en 3D, de l’image de synthèse comme Shrek et Nemo l’ont l’imposé en tête du box office. Premier bon point, Franklin se situe d’entrée en dehors de l’empoignade technologique. Conscient d’avoir là l’une des rares stars des tous petits, les producteurs et créateurs de la série télévisée n’ont pas fait la bêtise de trahir ce fidèle public. Franklin est un dessin animé en 2D, dans la belle tradition du genre, avec ces images au trait limpide que l’on rêve de tracer soi-même.
Le film n’est pas la série
Plus intelligent encore, le film n’est pas un collage d’épisodes comme cela est trop souvent le cas pour les films déclinés des séries animées pour les plus jeunes. Les jeunes fans découvriront là une histoire originale, tout exprès conçue pour le format cinéma. Car l’idéal cinématographique est tout à fait respecté. Le rythme est plus soutenu que dans un épisode, les fils de l’intrigue suffisamment consistant pour garnir les 1 heure 20. De fait, les personnages gagnent en densité, leurs relations sont plus approfondies, et le périple du petit Franklin va l’amener à faire face à des interrogations plus fortes, des sentiments plus intenses. Jusqu’à cette bêcheuse de Samantha qui finira par faire battre son cœur un peu plus fort… Nous avons à faire à une vraie histoire qui ne repose pas uniquement sur la réputation des personnages, mais les fait évoluer.
Un livre d’images
Visuellement, le choix du cinéma n’est pas non plus un bête argument marketing. Et pour être sûr que le film ne soit pas qu’un écho de la série, son exécution a été confiée à des artistes qui n’ont jamais travaillé sur la série télé. Le studio français indépendant Welldone s’est vu confié le projet par les producteurs, et c’est l’un de ses membres fondateurs, Dominique Monféry, qui a été choisi pour en assurer la réalisation. Il faut savoir que ce studio repose sur une belle expérience : les 26 membres qui le composent se sont associés après qu’ils aient été remerciés par Disney, pour qui ils avaient travaillé sur de nombreux films, de Kuzko à Hercules en passant par Tarzan. Le résultat final s’en ressent.
Spectacle grand format
Si l’univers familier est respecté, les décors sont bien plus fouillés et les couleurs adaptées à une découverte sur grand écran. Et le travail d’harmonie et de justesse de l’animation et des expressions est aussi très payant. Un film d’animation réservé aux plus jeunes, qui sont cette fois considérés comme un auditoire de qualité, et se voient proposés une version long métrage digne des livre de Paulette Bourgeois et des illustrations de Brenda Clark. Sans jamais avoir besoin de trop forcer sur le « gnangnan », et sans pour autant oublier l’aspect pédagogique qui enchante tellement les parents, on peut dire que Franklin et ses amis grandissent plus en un seul film qu’en de nombreux épisodes. Mais que les fans ne s’inquiètent pas : Franklin grandit, mais pas si vite que ça…
Age : Dès 4 ans |
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