Il y a des bandes dessinées qui vous dépaysent, et d’autres qui vous invitent littéralement au voyage. Entre la fiction et l’expérience personnelle, cette balade cubaine en est une belle démonstration. Une alternative à l’envie de voyage, instructive et trans-générationnelle.
Une vraie "bulle" d’exotisme. L’histoire respire l’esprit cubain, aiguisant notre appétit d’horizons lointains. Un appétit que le consistant carnet de croquis et de commentaires nourrit ensuite avec une belle tendresse. Pour l’expérience graphique, les styles du père et du fils s’associent avec une étonnante harmonie. Autant BD que carnet de voyage, ce genre d’initiative est décidément très séduisante.
F.L.
Carnet de voyage
De Jacques et Pierre Ferrandez
Editions Casterman
Dès 10 ans
Env. 15€
bd.casterman.com
{xtypo_dropcap}I{/xtypo_dropcap}l y a des bandes dessinées qui vous dépaysent, et d’autres qui vous invitent littéralement au voyage. Entre la fiction et l’expérience personnelle, cette balade cubaine en est une belle démonstration. Une alternative à l’envie de voyage, instructive et trans-générationnelle.
Il paraît que les plus belles aventures sont toujours improvisées. Un peu comme cet album. Auteur de BD reconnu et musicien passionné, Jacques Ferrandez part en juillet 2007 découvrir Cuba en famille. Etudiant à L’ENSAAMA, son fils Pierre l’accompagne, et tous deux accomplissent leur périple le crayon à la main. Ça n’est qu’à leur retour, à l’invitation de la revue XXI, que ce voyage devient la matière d’une fiction d’une trentaine de planches. Inspirée de leurs nombreuses rencontres, des conversations grappillées, et surtout de l’esprit cubain qui les a conquis, l’histoire de Luis le vieux révolutionnaire prend forme. Un vieux compagnon du Che qui vient retrouver Hortensia, celle qu’il a abandonné après lui avoir fait un enfant. Et si le vieux bonhomme se fait éconduire sans ménagement, il ne change pas d’objectif: récupérer la Buick 1955 qu’il avait laissé à Hortensia pour toute consolation. Il lui faudra pour cela retrouver son fils, qui fait le taxi à touriste avec la vieille voiture… Pour compléter le projet, Ferrandez père et fils retournent à Cuba en décembre, puis s’organisent à leur retour. Par son expérience, Jacques se charge de mettre en forme et de dessiner le personnage du père, Pierre se chargeant logiquement du fils. Jacques habitant dans le sud de la France et Pierre à Paris, Internet se charge de faciliter la communication. Le résultat de cette fructueuse collaboration familiale paraît donc dans les pages de XII, avant d’être édité par Casterman sous la forme d’une BD hybride où la fiction introduit efficacement par son esprit à l’expérience des deux artistes voyageurs. Expérience abondamment illustrée et commentée sur 45 pages.
Mêlant croquis, commentaires, conseils et anecdotes, ce concept du "carnet de voyage" ne cesse de connaître un succès grandissant. Sans jamais prétendre à concurrencer les guides touristiques, cette approche très personnelle, ajoutée à la sensibilité toute particulière des artistes, représente un plus considérable lorsqu’il s’agit de concilier fascination et lucidité pour une destination inconnue. Dans le cas précis de cette découverte de Cuba, l’expérience rare d’un père et d’un fils ajoute à la richesse de l’ensemble. Une harmonie qui nourri non sans malice l’affrontement des deux héros de la fiction… Et si la BD se dévore d’une traite, la visite guidée que les Ferrandez nous propose ensuite, rubriquée par thème, se déguste à volonté, à chacun son rythme. Riche et très évocateur, cet album peut nourrir l’imagination et la curiosité de toute la famille, des grands mais aussi des plus jeunes, dès 8/10 ans. Une BD d’auteur un peu à part, qui atteint doublement son objectif: nous donner une belle envie de voyager…
Frédéric Lelièvre
MOTS CLES :
{cptags}
{mosmodule module=Related News} {mosmodule module=Related Tests} {mosmodule module=Related Dossiers} {mosmodule module=Related E-mag} {mosmodule module=Related Videos}
Commentaires