Coriolan

Christian Schiaretti reprend cette pièce politique, très dense, rarement montée en France d’une façon magistrale et fait voir, dans une traduction de Jean-Michel Desprat, toutes les ambiguïtés des personnages. Dans un souffle épique puissant, le texte est porté par les 30 comédiens formidables et en particulier, Wladimir Yordanoff (Coriolan), Hélène Vincent (sa mère) et Roland Bertin (Ménénius).   

La pièce interroge notre monde politique sans apporter de solutions. En effet, bien que Coriolan soit une pièce réfléchissant sur le pouvoir élisabéthain, dans une République romaine de l’Antiquité, le propos distancié permet de regarder de loin ces rapports compliqués et de mieux les cerner. Il faut être détaché pour mieux comprendre une situation, tout le monde en a déjà fait l’expérience. Aussi, la pièce permet de réfléchir entre autres sur la lutte des classes, sur la crise perpétuelle, sur le pire régime à choisir entre une démocratie rêvée dirigée en réalité par des tribuns, un impérialisme des militaires, ou une ascension tyrannique de Coriolan rappelant la monarchie exécrée. D’autre part, le  règne de la représentation est dénoncé fortement : Coriolan refuse les simagrées politiciennes et en paiera le prix. Cela ne fait-il pas écho dans notre France d’aujourd’hui ?
M.T.

Les scènes d’ensemble sont formidables. J’ai vraiment eu l’impression de me retrouver dans des campements militaires. La scène était immense. La fougue de Coriolan dépasse toute imagination. Seul, il va se battre contre les Volsques et revient vainqueur, à peine blessé. Comment lui refuser les honneurs dus à son mérite ? Comment accepter son mépris des plébéiens ? Pourquoi ce chef de guerre ignore-t-il sa femme et son enfant ?  Pourquoi voue-il plutôt son amour à sa mère ? C’est bien de voir aussi des pièces qui font réfléchir.
Sophie, 14 ans