Super star asiatique du comique et des arts martiaux, Stephen Chow réalise son rêve de faire un film pour enfant. Une amusante histoire pleine de naïveté mais aussi d’inventivité, toute entière pensée pour le jeune public… qui apprécie. Les adorateurs du cultissime Shaolin Soccer peut-être moins.
C’est peut-être un peu trop naïf, un étrange mélo entre la vision asiatique, parfois très dure, et les histoires à faire pleurer du cinéma muet. Mais contrebalancé par une grosse dose d’humour… qu’il faut avoir moins de 10 ans pour apprécier pendant certaines scènes ! Mais c’est aussi plein de trouvailles et de gadgets, alors les gamins adorent. Et puis si l’argument semble caricatural, le message passe bien. On en garde un agréable souvenir.
F.L.
Le "chien de l’espace" est excellent. J’en veux un !
On est tous comme Dicky, on rêve de trouver une baguette magique ! Mais
dans le film, ça se passe pas très bien. C’est ça qu’est drôle!
Ivan, 9 ans
J’adore Shaolin Soccer. On retrouve sa façon de faire, mais il y a moins de bagarre. Mais c’est une histoire très amusante quand même…
Stéphane, 12 ans
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Acteur, producteur et réalisateur culte en Asie, Stephen Chow s’est imposé en occident avec deux films : Shaolin Soccer et Crazy Kung Fu. Star immense, surnommé "Le roi de la comédie", le style Chow est reconnaissable pour sa vision délirante des arts martiaux, poussant ses chorégraphies jusqu’aux limites du cartoon par leur démesure, capable de réaliser des morceaux d’anthologie qui n’ont rien à envier à Tex Avery ou Dragon Ball ! Mais Stephen Chow est avant tout un cinéphile passionné. Et s’il a exploité dans ses précédentes réalisations son amour des arts martiaux, il se consacre ici au public des enfants. Chow cite lui-même E.T. comme inspiration, mais les conditions de vie de ce père terriblement pauvre, le portrait fait de la misère comme un maladie fait aussi penser à Chaplin. Et Chow s’empresse de signaler que ce qui peut passer pour une caricature n’est que la réalité de milliers de personnes dans son propre pays. C’est toute la recette de Chow : de la naïveté entre poésie et blague de potache, mais sur un fond de préoccupations réelles Superstar adulée aujourd’hui, Chow n’oublie jamais ses origines très pauvres à Hong-Kong, et se méfie volontiers du miroir déformant de l’argent, de la réussite facile, incarnant souvent des mendiants ou des ratés. CJ7 ne déroge pas à cette démarche, et même si la candeur de l’histoire peut paraître un peu creuse et l’humour parfois bien lourd, la sincérité de Chow est efficace et son message touche les jeunes spectateurs.
D’autant que CJ7 aligne de nombreux atouts. Des tas de trouvailles, quelques jolies émotions, et l’intelligence de ne pas tomber dans le conte de fée complet : si le petit E.T. peut faire des merveilles, c’est au prix d’une perte d’énergie qui peut lui être fatale. Et si le petit Dicky compte sur son nouvel ami, c’est surtout par lui-même qu’il parviendra à améliorer les choses. N’oublions pas la qualité des effets spéciaux, et quelques scènes d’action et de cascade dont Chow a le secret mais adaptées pour l’occasion aux bagarres de cour d’école. Et puis il y a un casting réduit mais réussi, avec en vedette un petit extraterrestre franchement craquant et
l’adorable petit Dicky, interprété par Xu Jiao qui est… une étonnante petite fille ! Il vous faudra explorer l’intéressant making of Histoire de CJ7 pour l’apprendre. On y découvre aussi à quel point ce film est un pari, même pour une star comme Chow. Dans La promotion TV en revanche, destiné au public américain, le secret de Xu Jiao n’est pas révélé ! On en apprend par contre plus sur la création de la créature, le tournage lui-même, et la touchante motivation de Chow. Un regret cependant : aucune conversation se déroulant sur le plateau de tournage n’est sous-titré.
Les bonus comprennent aussi la dissection un peu longue d’une scène, un bref profil des personnages et un amusant jeu où l’enfant doit évaluer angle et carburant pour lancer correctement la fusée. Reste deux sujets nettement moins constructifs : Comment faire une sucette avec de la pâte à modeler, ce qu’aucun enfant ignore, ainsi qu’un sujet sur mesure pour le public américain intitulé Comment intimider un tyran ("how to bully a bully"). Faisant référence à cet énorme problème de la vie scolaire, le module est censé donner des recettes aux plus faibles pour échapper à la cruauté des plus forts. Qui y sont dépeint comme étant forcément lents, peu sportifs et crétins. Des conseils que l’on peut donc qualifier de surréalistes, ou franchement stupides… S’il n’est pas parfait, s’il peut agacer à plusieurs reprises le public adulte par un humour très "chinois", CJ7 est un film pour enfant sympathique parce que tout entier dédié à une volonté d’humilité. Un réel courage pour la star d’un pays comme la Chine, prit par la fièvre du profit et du libéralisme…
Frédéric Lelièvre
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