Navigant entre parodie comique et réalité sociale, Big City est en soit un véritable ovni !

Notre avis

J’étais prévenu mais ça fait quand même bizarre. Je ne suis pas à mon aise avec certaines scènes qui vont pour moi un peu trop loin…Tous les enfants ne jouent pas très juste, on repère tout de suite ceux qui iront loin ! C’est une curieuse expérience, mais rien de scandaleux ou de choquant pour autant… On dirait un film pour enfant fait pour «remuer» les adultes !
S.T.

Ce qu’en disent les enfants

C’est un vrai western en fait, avec des choses graves, des racistes, des trucs comme un noir qui se fait fouetter, un chinois accusé de faire du manger avec des chats. Mais comme c’est joué par des enfants, ça fait bizarre !
C’est un film qui parle de racisme, de guerres comme aujourd’hui. Je
vois pas pourquoi on n’en parlerait pas dans un film pour enfant, on
sait ce que c’est…. On n’est pas plus bête.
Jonathan, 11 ans

J’aime bien. Moyen. Parce qu’il y a pas assez de bagarre. Mais c’est marrant.
Jean-Luc, 9 ans

Informations

Western
Réalisé par Djamel Bensallah
Edité par Gaumont
Dès 8 ans
Env. 20€

Images

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{xtypo_dropcap}N{/xtypo_dropcap}avigant entre parodie comique et réalité sociale, Big City est en soit un véritable ovni. Conçu pour le jeune public, qui l’apprécie, il est aussi là pour bousculer les adultes, qui réagissent parfois rudement à un spectacle assuré par des enfants mais loin d’être lisse ou conventionnel. Un vrai conflit des générations au western !

1880, les heures héroïques de l’ouest américain avec ses villes champignons et ses indiens. Et ses drames. Si Big City a toujours vécu en paix avec les indiens, qui se sont toujours tenu éloignés de la ville, l’arrivée d’une caravane de nouveaux émigrants est le détonateur d’un affrontement terrible. A l’annonce de l’attaque des indiens, tous les hommes en âge de tenir une arme partent se battre. Bientôt, se sont toutes les femmes qui filent leur prêter main forte. Au petit matin, la ville n’est plus peuplée que d’enfants s’imaginant orphelins, et de deux adultes de piètre qualité : le poivrot et l’idiot du village. En l’absence de toute autorité, les enfants commencent par s’amuser de tous les interdits, mais finissent par comprendre que leur survie dépend d’eux. Ils reprennent donc la ville ne main, chaque enfant reprenant le métier de ses parents. Mais en même temps, ils en reprennent aussi les opinions, les ambitions et les haines. D’autant que chez les indiens il ne reste plus aussi que les plus jeunes…

Big City n’a pas manqué de détracteurs à sa sortie, et pour cause. Le film à de nombreuses qualités, ne serait-ce que l’ambition d’oser un casting essentiellement de moins de 12 ans. L’entreprise a aussi ses défauts, au nombre desquels des personnages manquant trop de profondeur et des capacités d’interprétation très différentes d’un enfant à l’autre. Mais sa prise de risque la plus importante reste de ne pas avoir choisi entre parodie comique de western et pamphlet social dénonçant les inégalités. Très conscient de ce grand écart, c’est avec une sincérité incontestable que le réalisateur à voulu faire coexister ces deux démarches : une naïve aventure de gamins à la sauce Lucky Luke, sur fond de contexte historique particulièrement dur. Le résultat est presque inévitable : les enfants, parfaitement conscients des problèmes de racisme et de haine, acceptent parfaitement qu’un jeu soit construit sur une réalité parfois violente. Aucune des scènes « délicates » (voir la critique cinéma) n’a été mal interprétée par nos deux testeurs. Au contraire, ils ont aussitôt établi des liens avec leur propre expérience. Les adultes, eux, se considèrent parfois comme trahis, découvrant que le spectacle « pour enfant », censé se borner à des situations parodiques et gaguesques, collectionne aussi les références directes aux pires attitudes des adultes. Tout se résume dès lors à une question que les adultes doivent se poser, par simple respect pour les plus jeunes : un film « pour enfant » est-il bon lorsque les enfants l’aiment… ou lorsque leurs parents le décident ?

Le film est proposé avec plusieurs bonus, dont un making-of assez consistant. Des premiers castings aux essais costumes en passant par la découverte des beaux décors, nous suivons une troupe de gamins bien dégourdis et souvent craquants. Des plaines du Canada au Far West recréé en Bulgarie, c’est avec leur langage « fleuri » qu’ils nous révèlent le quotidien d’un petit acteur dans une production de cette dimension. Tensions passagères, coups de gueule, grosses complicités et amourettes intenses composent ce journal de bord qui sera particulièrement instructif pour les parents inquiets de l’équilibre de leur chérubin, dans l’éventualité d’une pareille aventure. Le bonus suivant réuni 6 scènes coupées, et il est regrettable que certaines d’entre elles n’aient pas appartenu au montage final (le duel, le vote), car elles auraient pu être utiles, à même de clarifier la relation des jeunes personnages avec la réalité. Pour finir, un passage par le bêtisier permettra de profiter de quelques fous-rires assez communicatifs… Film imparfait mais audacieux, courageux au regard du risque prit par le producteur et le réalisateur, Big City est un « anti-Disney » pour enfant qui aura surement plus sa chance en DVD qu’en salles. Une conséquence devrait persister : regardé en famille, il provoquera sans doute questions, réflexions et débats ! Ce qui est toujours bon à prendre…

Frédéric Lelièvre

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