Après le film, voilà la bande dessinée plus fidèle au texte originel.
Si l’adaptation de la BD colle au texte originel, on voit mieux ce qui a été ajouté dans le film. Et les différences sont nombreuses. Reste l’affrontement qui est très bien mis en image… on n’apprend pas grand chose sur la vie des vikings, mais ça n’était pas le but… C’est sûr que Beowulf fait penser à tous les grand héros virils à la Conan… C’est très sanglant, et assez réaliste, alors ça n’est pas vraiment pour les plus jeunes.
R.F.
Le monstre est pas pareil (comparé au film). On dirait plus un genre de lion… Et puis il est juste un peu plus grand que Beowulf, vu qu’ils se battent à main nue… L’histoire est très simple, mais c’est bien dessiné… On sent qu’il y a une suite, parce qu’on ne sait pas ce qu’il devient Grendel après avoir perdu. Ce sera dans le prochain épisode ? Ceux qui aiment l’héroïc-fantasy vont adorer, c’est sûr !
Jean-Baptiste, 12 ans
Bande Dessinée
Editions Delcourt
Collection Ex Libris
Dès 10/12 ans
Env. 13€
www.editions-delcourt.fr
{xtypo_dropcap}T{/xtypo_dropcap}exte fondateur de la littérature anglosaxonne, le poème médiéval que l’on a baptisé de son héros mythique, Beowulf, a nourri les imaginaires depuis quelques siècles. Ceux qui l’auront découvert grâce au film peuvent à présent en découvrir par la bande dessinée une approche plus fidèle au texte originel.
Long de 3192 vers, le poème Beowulf est un mythe littéraire, et en tant que tel, sa popularité n’a d’égal que les débats qu’il suscite. Sur son origine tout d’abord. Héritée de la tradition orale, on la situe aux environs de l’an mil, mais de nombreux spécialistes situent plutôt le texte entre le VIIIé et le Xie siècle en raison d’événements invoqués. Mais ce doute est inévitable. Ecrit en vieil anglais (antérieur à la conquête normande de 1066) suivant une structure identifiée comme scandinave, ce récit d’héroïsme et de célébration païenne concernait les rois danois. Avant de devenir poème chrétien au fur et à mesure de la christianisation de l’Angleterre. De nombreuses fois réécrit au fil des siècles, probablement édulcoré, le texte qui nous est parvenu a été officiellement référencé en tant que Beowulf en 1700. Et si de nouvelles traductions remettent régulièrement en question l’interprétation de certains passages, son contenu s’avère souvent obscur. Pour en simplifier la structure, on peut résumer cette ode à l’héroïsme en trois actes, trois combats distincts : le premier contre le monstre Grendel, le second contre sa mère l’ogresse et le dernier contre un dragon.
Fidèle à cette démarche, c’est en trois bandes dessinées que ce texte, finalement peu connu en France, a été adapté. Un vrai défi relevé par le belge Michel Dufranne. Après une présentation historique courte mais précieuse, nous rentrons dans le vif du sujet en moins de deux pages : l’épopée est sanglante et virile, un conte horrifique qui se déroula chaque nuit pendant 12 longues années. Sans s’alourdir d’un langage artificiellement ancien, tentation prévisible, le récit introduit efficacement les personnages ainsi qu’un aperçu de la société danoise médiévale. Pour ensuite relater le plus précisément possible l’affrontement de Beowulf et du Grendel. Il faut en cela saluer le travail du dessinateur Javier Navarro Barreno. Usant d’un graphisme d’enluminure pour illustrer les paraboles, son style détaillé et puissant convient tout à fait aux affrontements sanglants, servis par un découpage dynamique. Loin du film, la BD présente un Grendel plus monstrueux que difforme, et reste fidèle à l’histoire, puisque le Grendel n’est pas tué mais s’enfuit terriblement blessé.
La psychologie des personnages n’est pas très fouillée, mais l’essentiel est ici de faire vivre ce souffle épique qui inspira tant d’auteurs, dont le grand Tolkien en personne. Héroïsme et noblesse, monstres et malédiction, un beau conte qui fait la part belle aux carnages… Si le récit est dépourvu des chants grivois entendus au début du film, le sang a la vedette. Et bien que plus animal que monstrueux, le Grendel fait son petit effet. Reste une entrée en matière satisfaisante dont on attend la suite, dans l’espoir qu’au bout des trois volumes, la série donnera un juste reflet de ce texte fondateur méconnu.
Frédéric Lelièvre
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