Bee Movie – Drôle d’abeille

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}orsque les créateurs de Shrek invitent le comique Seinfeld dans leur univers animé, les abeilles revendiquent la propriété de leur miel et affrontent le genre humain au tribunal. Une fable amusante et originale à l’humour personnel qui peut séduire tous les publics.  

C’est un monde idéal que celui de Barry "Bee" Benson. Une bonne humeur génétique, la sécurité d’un boulot pour la vie, chaque individu à sa place et une place pour chacun, et normalement… pas le moindre soucis. Mais Barry s’interroge. Et à l’heure de choisir, après sa semaine d’étude, le travail qu’il accomplira chaque jour du reste de sa vie, il songe au monde immense en dehors de la ruche. Puisque Barry est une abeille. Cédant à l’appel de l’inconnu, il va provoquer un véritable cataclysme. Perdu parmi les hommes, sauvé d’une semelle fatale par une fleuriste, il prouvera sa reconnaissance à la jeune femme en enfreignant la loi des abeilles : il va lui parler. Et cette amitié va l’amener à mener le combat de sa vie : disputer aux hommes le droit de s’approprier ce miel pour lequel les abeilles font tant d’effort. Mais à chercher la justice, en offrant aux abeilles l’oisiveté, il va simplement bouleverser l’ordre écologique, et comprendre que le plus petit rouage de la vie peut s’avérer indispensable…

En invitant le roi du stand-up américain à s’improviser scénariste de dessin animé (tâche qui lui prit tout de même plus de dix ans…) le co-fondateur de Dreamworks, Jerry Katzenberg, espérait une animation avec un ton différent. Si le public n’a pas toujours apprécié la trogne étrange des personnages, il faut avouer que le but est atteint. L’animation est toujours aussi inventive, mais l’humour est bien celui de Seinfeld, même si les dialogues perdent beaucoup au cours de la traduction… Un exercice de style au prétexte amusant (Seinfeld n’avait que le jeu de mot du titre au début de l’histoire…) qui permet à l’humoriste d’exploiter le principe de one man show de sa série sous une autre forme. Les amateurs de formules à double sens et de pics bien sentis y prennent beaucoup de plaisir… surtout en VO. Ceux qui ne peuvent saisir toutes les références (souvent très américaines) s’amusent d’un univers coloré et inventif, les enfants en premier. Une aventure clin d’œil qui amuse donc toute la famille, même si enfants et parents ne s’amuseront peut-être pas pour les mêmes raisons..

Comme d’habitude pour ses éditions DVD, Dreamworks n’a pas négligé les bonus. Ceux de Bee Movie comprennent notamment La technique de Bee Movie, making of qui nous inonde de chiffres sur la constante progression technique de leurs réalisations. On apprend ainsi que si le premier Shrek a nécessité 5 millions d’heures de calculs de rendus, grâce à l’optimisation du matériel et l’ambition insatiable des animateurs, Bee Movie a battu le record avec 23 millions d’heures… On apprend aussi que les animateurs ont eu le plus de fil à retordre avec le réalisme du miel et… les fesses couvertes de fourrure des abeilles ! Un sujet riche et intéressant qui souffre cependant de son côté publi-reportage pour une certaine marque de PC…
Avec Bienvenu dans la ruche, nous découvrons les acteurs derrière chaque personnage, et l’énergie qu’ils déploient pendant les enregistrements suffit à rendre l’ensemble sympathique. Les plus jeunes s’amuseront de voir Barry répondre aux questions choisis dans l’interview interactif de A la rencontre de Barry Benson, ainsi que des clips. En plus de la chanson du film, le jukebox Dreamworks propose toujours de réécouter les chansons de leurs productions. Et rien qu’avec les Shrek, il y a de quoi se faire plaisir…

Frédéric Lelièvre

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