Bee Movie, drôle d’abeille

Dépeignant la ruche à la façon de l’Amérique idéale des années 50, Seinfeld se sert d’un graphisme assez enfantin pour insuffler sa verve. Si on sent que certains échanges auraient pu être plus acides, l’humour pratiqué est de toute évidence signé de sa patte. Le star système en prend pour son grade, les remarques fusent, et si la justice a le beau rôle, l’humoriste s’offre une parabole pas bête sur la place de chacun dans la société qui l’entoure. Bataillant pour récupérer leur miel, les abeilles vont découvrir l’oisiveté, et vite réaliser que leur rôle infime de porteur de pollen est simplement indispensable pour le monde des hommes. Bourré de clins d’oeils, solidement rythmé, souvent surprenant dans sa délirante logique, Bee Movie parvient à préserver l’esprit de son auteur dans une histoire qui parle à tous. Barry, c’est une autre lecture du personnage qu’il interprétait déjà dans sa série. Seul le mode d’expression a changé. Récompense de cet habile équilibre: les enfants adoptent Barry et ses acolytes avec autant de plaisir leurs parents, ce qui n’a pas manqué de surprendre Seinfeld lui-même! N’oublions pas le doublage, convaincant et respectueux du texte original. On en n’attendait pas moins de Gad Elmaleh, fan de Seinfeld depuis toujours… Conciliant un peu plus tous les publics, Bee Movie parvient à tirer son épingle du jeu en préservant l’esprit d’un humoriste à part. Décidément, tout est possible en animation!