Alvin et les Chipmunks

Chipmunk, c’est le nom anglais donné au Tamia, une sorte d’écureuil assez adorable. Mais la réputation de ce petit rongeur va exploser dans tous les foyers américains lorsque, à la fin des années 50, l’auteur compositeur et interprète Ross Bagdasarian Sr aura l’idée saugrenue d’accélérer les enregistrements de voix humaine. L’idée d’associer l’effet comique de ces voix suraiguës avec la personnalité de trois Chipmunks est un coup de génie qui fait un carton énorme. Depuis, le trio chantant de rongeurs et leur père humain d’adoption ont enchaîné livres, disques, dessins animés, ont animé plusieurs émissions, collectionnant au passage récompenses et records de vente, notamment avec leurs chants de Noël ou en reprenant le répertoire des Beatles ! Alors qu’ils s’apprêtent à fêter leurs 50 ans en 2008, leur premier long métrage « live » met tout le monde d’accord: les Chipmunks sont craquants, et increvables!

Une salle remplie d’enfants est le meilleur des tests. Dès que les trois frangins poilus chantonnent au début du générique, les rires prennent le pouvoir dans la salle. Et cela dure jusqu’au bout des 1h30, car le film manie la nostalgie des fans américains avec intelligence. Côté musique, omniprésente, les vieux « standards » sont associés à des reprises très contemporaines. Côté scénario, la vocation du trio est découverte par un compositeur très sympathique (interprété par l’excellent Jason Lee) revenant ainsi à la genèse de cette famille très spéciale. Car l’élément essentiel dans l’alchimie, c’est que Alvin et ses frères sont des enfants. Des stars en herbe, du genre à conquérir les stades, mais qui ont encore besoin d’un peu de chaleur en cas de cauchemar, et qui transforment une cuisine en champs de bataille avec les meilleures intentions. Et face à la tendresse de la famille, le vilain rôle est donné aux paillettes du « star system », incarné par un producteur abominable à souhait. Par ces temps de fabrication à la chaîne de « stars » bien éphémères, le message aux plus jeunes n’est pas dénué d’intérêt !

Mais la plus belle réussite du film est assurément d’avoir, avec un réel respect pour les originaux, réinventé les Chipmunks en image de synthèse. Expressifs et totalement craquants, l’habileté de l’animation et la parfaite intégration de leur activité survitaminée aux images réelles ne laisse pas de place au doute : les Chipmunks existent… et les enfants sont sous le charme. Un coup de chapeau doit aussi être attribué au doublage. S’offrant quelques libertés assez savoureuses, l’énergie des répliques qui fusent fait beaucoup pour les petits personnages. Un spectacle de pure détente sans être ni trop niais ni gavé de leçons moralisatrices, sacrifiant habilement à tout ce qui (en musique comme en clin d’œil) peut emballer les moins de 15 ans. Les Chipmunks s’imposent pour cette fin d’année !