Le Son des parfums – Concerts du mercredi

Mercredi 12 janvier 2011
Espace Bellan

À partir de 7 ans

C’est un voyage passionnant à travers les sens que propose Marianne Vourch en compagnie de la pianiste Racha Arodaky, de la mezzo-soprano, Delphine Haidan et de la participation d’Annick Le Guérer, spécialiste des odeurs et des parfums.

On louera l’idée pertinente de Marianne Vourch de rapprocher les sons et les parfums car ce concert de début d’année 2011 explore ainsi de nouvelles contrées et ouvre la porte peut-être à de nouveaux projets.

En effet, de nombreux points communs rapprochent, contre toute attente, la musique et le parfum. Tous deux sont créés par des » compositeurs » qui « marient » entre eux des « accords « en recherchant « l’harmonie ». On pourrait même établir des correspondances : à la note  » do  » correspondrait   » la rose »… selon un théoricien anglais. Ces deux « artisans » travaillent parfois sur un » orgue ».

Dans cet univers très poétique qui repose sur les analogies – le poème Voyelles d’Arthur Rimbaud n’est pas loin – les enfants ont découvert des airs printaniers de Gounod, Fauré, Schumann, Schubert, Berlioz et Chausson, interprétés avec puissance par la soliste lyrique. Les lieder de ces compositeurs romantiques du XIXème font l’éloge de la nature. Tous recherchent l’exaltation des sentiments et se tournent vers le sublime. Annick Le Guérer avec pertinence a su capter l’attention du jeune public en rappelant que les parfums eux aussi à leur origine, étaient réservés à l’embaumement des pharaons égyptiens, véritables dieux sur terre.

Chacun a pu sentir ce parfum exceptionnel composé de senteurs naturelles très rares, reconstitué à partir de recettes gravées dans la pierre du temple d’Edfou en Égypte.  Comme par magie, la chercheuse a fait aussi découvrir le parfum de Marie-Antoinette, très floral,  » Eau couronnée ». Toute une multitude d’informations inattendues éveille la curiosité des plus jeunes.  On apprend ainsi, par exemple, qu’à l’époque, tous les parfums musqués, très prisés sous Louis XIV, à base d’animaux étaient rejetés sous Louis XVI.

Cet univers de senteurs exceptionnelles, associé à la musique et aux lieder, a émerveillé le public qui pourra dire comme Baudelaire que  » Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. »

Marie Torrès

J’ai bien aimé sentir les parfums, c’était très fort ! La dame expliquait bien.