Avec un Noël sans Disney, sans Pixar ou le moindre Harry Potter, c’est un boulevard qui s’ouvre devant le dernier né de Luc Besson pour tenir la vedette de cette fin d’année. Un conte pour enfant à base de lutins microscopiques auquel il travaille depuis 5 ans…


Un masque africain sur le visage, une main sur son chien, Arthur s’est encore endormi au grenier, bercé par les histoires de son grand père disparu depuis 4 ans. Explorateur, il raconte ses aventures dans un énorme livre dans lequel le jeune garçon se réfugie pour oublier les ennuis qui s’accumulent… Sa seule vraie famille, c’est une grand-mère qui prend soin de lui et l’accueille dans sa vieille maison. Mais la bicoque intéresse un promoteur immobilier, et si les dettes du grand-père ne sont pas remboursées dans les 48 heures, le sale bonhomme s’emparera de la maison et les jettera à la rue. Aux yeux d’Arthur, la seule solution se cache quelque part dans le livre de son grand-mère : il y est question d’un formidable trésor caché dans le jardin. Et pour qu’Arthur puisse le retrouver, il n’a qu’un seul recours: contacter le microscopique peuple des minimoys…

Un vrai conte
Loin des Taxi, Luc Besson réalise enfin son conte pour enfant. C’est en découvrant les délicieuses illustrations d’un monde de lutin imaginé par Céline et Patrice Garcia que Besson a le coup de cœur. Et l’intention d’en tirer un film s’impose aussitôt à lui. En 5 ans, il développera cet univers en livre à succès et lancera une équipe de plus de 700 personnes sur les traces d’un monde à inventer. Si le pari technique est joliment gagné, on peut cependant avoir quelques regrets car Arthur se raconte dans deux univers : celui des hommes, avec de vrais acteurs, et celui des minimoys, tout en image de synthèse.

Une Amérique idéalisée
Si Besson a tapé juste en choisissant le toujours excellent Freddie Highmore (Charlie et la chocolaterie, Deux Frères) dans le rôle d’Arthur et la plaisante Mia Farrow dans celui de sa grand-mère, on peut trouver cette carte postale américaine (recréée en Normandie !) un peu impersonnelle. Plus embêtant, les personnages sont souvent très caricaturaux. Grossir le trait n’a rien d’anormal dans un conte, mais lorsque ce trait forcé n’a pas de raison d’être, il est juste agaçant, surchargeant des situations qui se suffisaient parfaitement. Un sentiment sûrement amplifié par un doublage français trop empressé qui bouscule le naturel déjà malmené des personnages. C’est dommage…

Un royaume sous terre
Miracle de l’animation ? Question de rythme ? Dès que les personnages sont animés, l’agacement se volatilise. Un petit tour de magie que l’on doit aussi à l’excellente idée de Besson d’avoir confié de nombreux doublage à des artistes qui ont le rythme dans la peau. Alain Bashung incarne un méchant impeccable, Marc Lavoine est étonnant en grosse brute et Mylène Farmer absolument parfaite en princesse volontaire. Dès qu’Arthur se transforme en minimoy, tout ce qui nous chagrinait fait place à un réel plaisir. Sans regarder du côté de Shrek ou des créateurs de Nemo, l’équipe du film est parvenue à créer son propre univers. Un de ces univers qu’on aimerait bien arrêter sur image pour pouvoir le détailler tranquillement ! L’originalité d’Arthur vient aussi des techniques employées, très personnelles.

Une approche technique originale
Le monde des minimoys est construit à base d’éléments de la nature, de fleurs, de feuilles. Après un long travail servant à la mise en place autant qu’à l’éclairage, ces décors ont d’abord été élaborés en maquette avant d’être photographiés sous tous les angles puis reconstitués en 3D. Le résultat est bluffant. Les personnages sont tout aussi soignés. La qualité d’expression des deux héros est étonnante. Pour que Luc Besson puisse travailler sans changer ses habitudes, les équipes de BUF (la société de Pierre Buffin, grand sorcier de l’image de synthèse) ont mis au point un système de motion capture sans capteurs, afin que des acteurs puissent être dirigés sans entrave et leurs mouvements repris pour l’animation en 3D…
Il est à noter que BUF a travaillé sur ce film comme Rolls sur ses voitures : alors que l’animation se fabrique normalement par étapes successives, des scènes entières ont été confiées à des équipes qui les suivaient de la conception à la finalisation ! Le résultat est un monde souterrain fascinant que l’on regrette de quitter pour celui des humains, une action qui remplit plutôt bien son office et enfin une galerie de personnage que les petits vont immédiatement adopter. Il est donc vraisemblable que ce Noël soit aussi celui de Besson…

Studio: EuropaCorp
Genre : Film & Dessin animé
Site Web : www.arthur-lelivre.com

Age : Dès 5 ans
Réalisateur : Luc Besson
Sortie prévue : Sortie le 13 décembre

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C’est pas sorcier vol.19

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