Vos oreilles sont fragiles, celles de votre enfant le sont encore plus !
Le conduit assure deux fonctions esssentielles :
> Protection : la forme particulière et la peau qui le recouvre freinent l’accès des impuretés au tympan
> Audition : son architecture permet le recueil, la mise en direction et l’amplification de l’onde sonore.
Le conduit auditif se distingue surtout chez le nourrisson et le jeune enfant par sa structure cartilagineuse (essentiellement osseuse chez l’adulte). Ceci lui donne un caractère souple entraînant une certaine fermeture du conduit et empêchant la « respiration » naturelle de la peau. Les phénomènes d’irritation, d’infection ou de rétention de débris cutanés sont plus fréquents. Le conduit auditif arrive à maturité entre 18 et 24 mois. Le pavillon, quant à lui, peut continuer de grandir toute la vie et plus particulièrement chez les hommes !
Une bonne hygiène minimise les problèmes, une sur-hygiène empêche la protection naturelle de la peau de l’oreille et peut irriter la peau.
L’important est d’avoir des gestes adaptés à la morphologie particulière de l’oreille du tout-petit : il ne faut surtout pas entrer dans le conduit auditif.
Le nettoyage doit se limiter à la zone visible du conduit, en tirant légèrement sur le pavillon en bas et en arrière pour « ouvrir » le conduit et en utilisant un simple morceau de coton effilé. Une fois par semaine (pas plus), on peut utiliser de l’eau oxygénée boratée pour éliminer les sécrétions de l’oreille. Le conduit auditif de l’oreille du jeune enfant est court et rectiligne, l’accès au tympan est direct. Il faut donc rester prudent lors de l’utilisation d’un coton tige et se limiter absolument à l’entrée du conduit : inutile d’aller plus loin, c’est là que se situent les glandes cérumineuses. Il est donc important de ne pas laisser un enfant se nettoyer seul les oreilles.
Quand l’enfant est plus grand, on peut utiliser un spray, à condition qu’il ne contienne pas de gaz propulseur (come Doculyse ou Docuspray) pour éliminer les impuretés. Pour les enfants qui ont tendance à produire trop de cérumen, il fluidifie et désagrège le bouchon, sans risque traumatique pour le tympan.
L’otite est l’affection de l’oreille la plus courante chez les enfants : 2 sur 3 auront au moins 1 otite avant leur 3e anniversaire. Il en existe 3 formes principales :
L’otite externe qui est une affection de la peau du conduit auditif. Le tympan n’est pas touché.
L’otite externe est souvent causée par de mauvais gestes : un nettoyage trop appuyé ou maladroit du conduit auditif externe, un mauvais séchage de l’oreille après une baignade, l’utilisation d’écouteurs de mauvaise qualité… Le conduit auditif est lésé, la peau est irritée et démange. Si elle n’est pas soignée, la lésion pourra dégénérer et les démangeaisons devenir insupportables. Une infection très douloureuse peut survenir.
L’otite moyenne est une inflammation et/ou une infection de l’espace au-delà du tympan. Dans cette situation, le tympan est touché. Le rhinopharynx est le point de départ de l’affection.
Jusqu’à 3-4 mois, le nourrisson est protégé par les anticorps transmis par la mère, surtout si elle allaite. Ensuite, l’anatomie nez/oreille de l’enfant empêche les virus de remonter jusqu’au tympan. À partir d’1 an, un rhume banal peut facilement devenir une otite. En effet, la trompe d’Eustache, le petit canal qui relie l’oreille moyenne à l’arrière du nez, se bouche. Les sécrétions stagnent et s’infectent. C’est l’otite. L’utilisation d’antibiotiques ciblés et efficaces permet d’avoir de moins en moins recours à la paracentèse, qui consiste à percer le tympan gonflé et enflammé par les sécrétions accumulées à l’intérieur de l’oreille. Au-delà de 3 otites par an, il faut effectuer un bilan complet. En cas d’échec des traitements proposés, l’ablation des végétations adénoïdes et la pose d’aérateurs transtympaniques (yoyos) pourront être envisagées.
L’otite séreuse est une inflammation qui passe souvent inaperçue car indolore et sans fièvre (pas d’infection), mais qui peut avoir des conséquences graves sur le plan de l’audition. Elle se situe derrière le tympan. Il peut s’agir d’une otite moyenne aiguë qui aura évolué alors qu’on l’aura cru guérie, mais elle peut survenir sans cause particulière. La muqueuse, qui recouvre le tympan et la caisse, est enflammée et produit une sérosité qui remplit l’oreille. L’audition est altérée et les dégâts importants.
Le bruit est un ennemi redoutable pour les oreilles sensibles des enfants. Le traumatisme sonore peut être provoqué par : une fréquence trop aiguë ou grave, un son trop intense (105 décibels) et la durée (un bruit soudain ou qui dure). Quelques précautions simples permettent de se protéger : ne pas utiliser les lecteurs MP3 et téléphones portables plus d’une heure par jour, ne jamais pousser le volume au-delà de 60% de sa capacité et remplacer l’oreillette par un casque qui diffuse le son dans le pavillon plutôt que de le condenser directement dans l’oreille.
L’eau peut également endommager l’oreille des plus jeunes. Une humidité permanente (baignade prolongée) peut causer des affections dermatologiques : otite externe, dermatose prurigineuse, etc. Pour les enfants qui portent des yoyos, des protections silicone Quies évitent que l’eau ne rentre dans l’oreille et ne l’infecte.
La pression de l’avion : Ce n’est qu’à l’atterrissage que les problèmes peuvent apparaître, en particulier lorsqu’on est enrhumé. En effet, à ce moment-là, la pression de l’air dans l’oreille baisse et monte dans le nez. Les fosses nasales étant déjà congestionnées par le rhume, les oreilles se bouchent et peuvent devenir douloureuses. Pour aider l’enfant, il faut le faire téter afin de faire travailler ses trompes d’Eustache et rétablir l’équilibre des pressions entre les oreilles et le nez.
source QUIES
Commentaires