Festin de Requin

Pour le savoir, il faut le voir. Et les nageoires pourraient vous en tomber, pour peu que vous soyez amateur d’animation. Empruntant sans finesse ni précaution à Nemo et Gang de requin, l’histoire se voit insuffler un soupçon d’originalité en se souvenant de Karate Kid, mais ça n’est pas assez. Cette gentille tentative conçue par une jeune équipe d’animateurs familiers des séries animés pour la télévision, loupe son ambitieux objectif en n’osant jamais trouver sa propre barrière de corail. Passablement laids au premier abord, handicapé par une animation moins fouillée, on peut se faire au bout de quelques minutes aux trognes étranges des héros de l’histoire et aux décors très « fluo ». Mais il est plus difficile d’oublier de faire systématiquement la relation avec des films existants. Les plus jeunes ne s’y trompent pas. Sans pour autant sombrer dans l’ennui le plus total, ils ne se gênent pas pour manifester un bel esprit critique, comparant avec les classiques qu’ils connaissent par cœur…

L’action se déroule sans trop de monotonie, relevée de quelques rencontres amusantes.
L’intérêt s’éveille un peu plus quand une énigmatique tortue ermite (le personnage le plus convaincant du casting…) se met à dégager les vilains comme un roi des arts martiaux. Mais l’impertinence et le délire ne sont pas prédominant dans cette mixture finalement peu convaincante. Médiocre sans être insultant, amusant sans être drôle, à trop s’inspirer des autres sans l’être soit-même, Festin de requin est surtout… le meilleur moyen de donner envie de revoir les productions aquatiques de Pixar et Dreamworks ! On peut néanmoins saluer l’énergie des doubleurs, qui tentent avec acharnement de donner une vie à ce petit monde à écaille. Un « gentil » spectacle, trop transparent, qui se laisse regarder mais ne provoquera guère de passion.