Max and Co

Comment le court-métrage de deux frères en école d’art a-t-il pu devenir un long métrage d’animation ambitieux, réunissant une équipe internationale de grande qualité ? Parce qu’il déborde de ce qui manque tant à une grande partie de la production cinématographique: l’originalité. Mieux encore, l’allure « mignonne  » des personnages aux bouilles animales cache une certaine impertinence et un langage très nature, encouragé par un casting de voix impeccable, avec mention spéciale pour Lorant Deutsch en Max, Sanseverino en père indigne et Patrick Bouchitey en crapaud oisif. Grâce à des scénaristes plus habitués aux films d’auteurs qu’aux productions pour la jeunesse, l’histoire pleine de péripéties respecte l’idée de base des auteurs: user de la fantaisie et de la poésie pour représenter une réalité économique. Fable sociale qui par la magie de l’animation donne même la parole aux mouches, Max & Co s’autorise une réelle liberté de ton, et même une certaine noirceur. En un mot, du relief !

Profitant de la distance offerte par des personnages aux allures animales, les frères Guillaume ont bâti un univers libéré de l’a priori et des dictats du « film familial ». Une richesse qui explique la motivation d’une équipe réunissant des artisans de qualité, du directeur de la photo Renato Berta au compositeur Bruno Coulais. Pour prendre conscience de l’ampleur du travail accompli, de la Suisse à la Grande-Bretagne, n’hésitez pas à explorer le site du film, www.maxandco-lefilm.com, fort bien conçu. Cousin par la technique de Wallace et Grommit (l’équipe britannique a travaillé sur Chicken Run et Le mystère du lapin-garou), Max & Co impose un univers très personnel et riche de références contemporaines, qui permet à toutes les générations d’y trouver leur compte.