Adapter une superstar de BD aussi célèbre que Largo Winch était un défi des plus présomptueux. Mais ce premier opus, déjà assuré d’avoir une suite, s’avère une bien bonne surprise ! BD et ciné font décidément bon ménage…

Notre avis

Après toutes ces lamentables adaptations de BD, surtout en France, la surprise est agréable ! Tomer Sisley s’impose dans le rôle, la réalisation est efficace sans être prétentieuse, et le suspens réunit fanas de la BD et ceux qui n’ont jamais ouvert un album. Intrigues financières, course-poursuites endiablées, trahison et belles bagarres, tout y est. Le début prometteur de ce qui devrait devenir une belle franchise !
F.L.

Ce qu’en disent les enfants

J’ai hyper aimé. Les bagarres sont très bien faites, et Tomer Sisley est bien dans « le genre » action… On dirait pas que c’est un film français ! J’aime bien les BD, et c’est différent des BD, mais c’est pas un problème parce que j’aime bien comme ils ont fait. J’aime bien le personnage du majordome!… J’espère qu’il y aura d’autres aventures en film.
Lucas, 11 ans 1/2

Informations

Action
Réalisé par Jérôme Salle
A partir de 8/10 ans
Sortie le 17 décembre 2008
www.largowinch-lefilm.com

Images

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A bord de son yacht, un vieil homme seul se penche au-dessus de l’eau. Un homme-grenouille surgit de l’obscurité et l’entraîne dans les profondeurs. Dès que la nouvelle de cette noyade « accidentelle » est annoncée, elle entraîne une vague de crise sur toutes les places financières de la planète. Car l’homme qui est mort est Nerio Winch, multimilliardaire et actionnaire majoritaire du groupe internationale W. Privé de son leader, cet énorme groupe peut être attaqué de toute part, et entraîner ses associés dans le chaos. Mais Nerio était un homme d’affaire implacable. Il avait gardé au long de ces années un atout dans sa manche, dans l’éventualité de sa propre disparition… Loin de là, dans un pays d’Amérique du sud, un jeune aventurier venu pour un tatouage rare se retrouve embarqué dans une course poursuite pour les beaux yeux d’une inconnue. Il s’appelle Largo Winch. Si la belle accueille son sauveur à bras ouvert, elle ne manque pas de cacher de la drogue dans ses affaires avant d’appeler la police… L’homme se réveille dans une cellule pouilleuse. Et une vieille connaissance n’a pas le temps de venir à son aide que déjà Largo s’est débrouillé par ses propres moyens. Peu orthodoxes, mais efficaces. Le temps d’échapper au coup monté et Largo apprend que son père adoptif est mort. Et qu’il hérite de son empire…

Des volumes tirés à 450 000 exemplaires, un phénomène mondial qui a déjà donné matière à une série télé : le personnage de Jean Van Hamme et Philippe Francq est l’un des fleurons de la BD contemporaine. Et si l’idée d’en faire un film taquinait les auteurs depuis longtemps, la difficulté de faire cette adaptation était multipliée par le nombre de fans ! Pour s’approprier l’univers du milliardaire baroudeur, le réalisateur Jérôme Salle et le scénariste Julien Rappeneau se sont inspirés des deux premiers volumes de la série, en mettant en parallèle l’enfance du héros et son dilemme face au lourd héritage du groupe W. Multipliant les flashsbacks, pimentant d’action, le rythme a l’énorme avantage de laisser aux personnages l’espace de se développer et d’être adoptés par le public, qu’il s’agisse des personnages originels ou des quelques ajouts plutôt bien vus. On sent que la réalisation garde encore de l’énergie sous le pied, et que cette introduction solide, consacrée à la recherche d’identité de Largo, n’est qu’un préambule.  Mais le résultat séduit clairement, y compris les fanas de la BD qui en retrouve l’esprit.

En plus d’être adapté avec la bénédiction des auteurs de la BD, d’être solidement réalisé avec des scènes d’action très satisfaisantes, le film trouve son identité sans trahir l’orignal. Largo est le symbole de cette transition : loin du blond héros de la BD, c’est le brun Tomer Sisley qui incarne Largo à l’écran. Et cela fonctionne très bien. En plus de son charisme, l’acteur explore sa présence en faisant lui-même une belle partie de ses cascades. James Bond aurait-il de la concurrence ? C’est désormais tout à fait envisageable, et avant même la sortie en salles, prenant en compte les premières réactions, la production a confirmé la mise en chantier de la suite. Et qu’en est-il du jeune public ? En dehors d’une scène un peu torride au début du film, le reste de l’intrigue se consacre à de la fort bonne action, qui n’a même pas besoin de trop s’épancher dans le sanglant pour captiver. Pari réussi donc !

Frédéric Lelièvre

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