Pour la première fois dévoilé sur grand écran, le cycle de reproduction des millions de flamants nains du lac Natron est un éblouissement visuel total. Une histoire de magie et de tragédie comme seule la nature pouvait en écrire. Disneynature, le nouveau label documentaire de Disney place la barre très haute dès sa première production. Superbe !
C’est impressionnant et tellement surprenant ! Comme les très grands documentaires animaliers, c’est instructif, émouvant, cruel souvent, d’une certaine lenteur qui peut diminuer l’attention des plus jeunes, mais la dimension esthétique, jamais en reste dans la nature, prend ici l’ampleur d’un tableau de maître. On en prend plein les yeux, et il faut le voir sur le plus grand écran possible !
F.L.
Prochainement…
Documentaire animalier
Réalisé par Matthew Aeberhard et Leander Ward
A partir de 6/7 ans
Sortie le 17 décembre 2008
www.disney.fr
{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}our la première fois dévoilé sur grand écran, le cycle de reproduction des millions de flamants nains du lac Natron est un éblouissement visuel total. Une histoire de magie et de tragédie comme seule la nature pouvait en écrire. Disneynature, le nouveau label documentaire de Disney place la barre très haute dès sa première production. Superbe !
Il est élancé, doté d’un bec étrange, d’un œil un peu inquiétant, de superbes plumes roses, et d’une grâce absolue dès qu’il prend son envol. Qui ne connaît pas le flamant ! Si nous disions… nous tous ? Qui sait que les scientifiques se chicanent encore pour savoir où placer cet étonnant volatile dans l’ordre de l’évolution des oiseaux ? Il faut dire que son existence remonte au moins à 50 millions d’années. Le si familier Flamant s’avère être encore un mystère, et la race du Flamant nain la moins connue des 6 répertoriées. C’est pour en savoir plus qu’une petite équipe de passionnés s’est rendu au cœur de la Tanzanie, dans la vallée du Rift, pour enfin découvrir l’un des lieux mythiques de leur reproduction. A l’écart de tout, y compris des grands parcs naturels, le Lac Natron et son volcan endormi a été ignoré pendant longtemps, et de très rares observateurs ont signalé au monde que se trouvait là un site de reproduction unique. Seuls habitants de ce coin très inhospitaliers du cœur de l’Afrique, les Massaïs racontaient que les flamants naissaient adulte. Un mythe entretenu par le fait qu’aucun œuf n’avait été trouvé avant les années 50 !
Matthew Aeberhard, référence du cinéma animalier, Leander Ward et Mélanie Finnn, scénariste et familière de l’Afrique, ont passé plus d’un an à filmer cette zone quasi-vierge. Et les images qu’ils ont ramené sont si étonnantes qu’on en oublie l’exploit pour s’enivrer d’une expérience artistique qui aurait sa place dans les collections des musées d’art moderne. Mais l’histoire est en elle-même stupéfiante. Le lac Natron est gigantesque mais très peu profond, deux mètres au grand maximum. Une étendue d’eau dont la teneur en sodium le rend aussi nocif que de l’ammoniaque! Parfaitement équipée pour vivre et se nourrir des rares habitants de cette eau, les flamants nains s’y réunissent chaque année pour se reproduire, leur couleur s’intensifiant à l’exemple de leur œil parfaitement rouge. Lorsque la chaleur évapore l’eau du lac, une île de sel apparaît en son coeur, sur laquelle les couples vont se rencontrer, bâtir des nids de sel, et y élever de jeunes flamands. Il leur faudra alors survivre vite, échapper aux nombreux prédateurs, parmi lesquels ce sel qui guette les jeunes pattes et s’amoncelle, condamnant les oisillons…
Mâtiné de tragédie grecque, la survie de ces animaux est stupéfiante. Une découverte parfaitement filmée, qui replace intelligemment l’activité surréaliste du lac dans la géographie locale. Les réalisateurs ont même saisi pour la première fois des scènes inespérées, comme ces longues colonnes que les jeunes flamants forment pour survivrent face aux agressions, cohortes qui les emmènent vers les rives du lac, vers l’eau et la liberté. Mais ce qui frappe, et vous absorbe dès les premières minutes, c’est bien sur ce décor lunaire insensé, habité par ces créatures plus que jamais étranges, se livrant à des ballets hypnotiques. Une fascination qui gagne le commentaire, d’une nature si contemplative qu’il pourra parfois faire décrocher les plus jeunes. Mais l’équipe du film est très claire sur sa vocation : même si l’on en apprend énormément par ce film, leur but n’est pas tant d’enseigner que d’entretenir cette soif de découverte, de souffler au jeune public le besoin de découvrir, d’explorer. Parce que même aujourd’hui, il reste encore beaucoup d’énigmes à dévoiler. Un film qui espère aussi éveiller les consciences pour que le très fragile équilibre du lac Natron soit pris en compte. Car, situé en dehors des parcs, ce lieu unique sur la planète ne bénéficie pour l’heure d’aucune protection…
Frédéric Lelièvre
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