Un Tartuffe sincère et viril !

Notre avis

Quand on pénètre dans la demeure d’Orgon, on se dit que Mme Pernelle a raison: le vice règne ici-bas et Tartuffe doit le déloger. Stéphane Braunschweig donne une vision décadente de la jeunesse : la jeune première, Marianne, affublée de bas résille et de converses, et Dorine se laissent conter fleurette, et l’écran géant diffuse un porno crypté. Valère, pour fêter "la nouvelle" (Marianne épouse Tartuffe !) trinque au champagne dès 9h du matin… Orgon a raison de s’éprendre du seul homme et quel homme ! dit-il en soupirant d’aise en songeant à Tartuffe.
Le décor splendide évolue au fur et à mesure, cette grande pièce grise engloutit progressivement les personnages, semble les aspirer vers le bas, les tenir enfermés et les contraindre au drame.
 
Le comédien Claude Duparfait interprète Orgon à la perfection. Tout est là : sa dévotion extrême, son emportement, ses excès, sa maladresse. On lui pardonne de se conduire comme un enfant, de livrer femme,  enfants, et biens au premier venu qui s’attache à lui, de succomber à son charme, lui l’homme frustré qui a osé épouser en seconde noce une femme sublime, malgré l’éducation de sa mère bigote. Elmire nous charme par sa délicatesse d’âme et sa douceur. Les jeunes premiers sont vrais et bien vivants. Ils donnent du souffle et de la vie tandis que Dorine cabotine un peu.
Le parti pris de Tartuffe est la sincérité. L’acteur est formidable par sa justesse et sa force. On s’accorde avec lui quand il se déclare le plus méchant homme qui soit. Le personnage nous confie son drame: "Il n’en est pas moins homme". Tartuffe nous émeut. Il se détourne des hommes et semble meurtri par Elmire. Il aime, il souffre, il est prêt à tout. Il se vengera cruellement.
Molière n’oubliait pas à l’époque de saluer son roi, Stéphane Brauschweig non plus…
M.T.

Ce qu’en disent les enfants

J’ai bien aimé la pièce car tout est poussé à son extrême . J’imaginais bien Dorine comme ça, une bonne mama qui gronde les jeunes, Elmire n’hésite pas aller jusqu’au bout, Orgon semble bien perdu et croit se trouver dans la religion et ses hommes . Il n’y a que Tartuffe qui m’étonne. Je l’imaginais laid et vieux. J’ai adoré quand les murs s’élèvent et qu’apparaissent les fissures des soubassements. On tombe avec les personnages.  C’est glauque tout comme Tartuffe qui ruine une famille et Elmire qui se sacrifie.
Laurence, 14 ans

Informations

Tartuffe de Molière
Théâtre de  L’Odéon
Du 17 septembre au 25 octobre
Mise en scène et scénographie  de Stéphane Braunschweig
De 7€50 à 30€
A partir de 12 ans
Location : 01 44 85 40 40
www.theatre-odeon.fr

Images

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{xtypo_dropcap}U{/xtypo_dropcap}n Tartuffe sincère et viril !


Quelle est cette envie de se jeter dans les bras de l’imposteur, quelle est cette mystérieuse séduction de son mensonge ? La mélancolie de Molière est ici présente en Orgon : une vie d’époux, de père, de fils qui semble ne lui apporter que de la frustration, et dont Tartuffe est le remède souverain.
 

Marie Torrès

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