Star Trek, Cosmos 1999, Dune, la science-fiction regorge d’œuvres tentaculaires qui se contentent rarement d’un seul mode d’expression. Mais Star Wars les dépasse toutes par son ampleur, son ambition et sa richesse. Comment une œuvre peut-elle être aussi populaire auprès des parents comme des enfants ? Quel est le secret de cette saga pour dépasser les années comme les frontières ? C’est ce que nous allons tenter de comprendre…

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Saga cinématographique
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{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}tar Trek, Cosmos 1999, Dune, la science-fiction regorge d’œuvres tentaculaires qui se contentent rarement d’un seul mode d’expression. Mais Star Wars les dépasse toutes par son ampleur, son ambition et sa richesse. Comment une œuvre peut-elle être aussi populaire auprès des parents comme des enfants ? Quel est le secret de cette saga pour dépasser les années comme les frontières ? C’est ce que nous allons tenter de comprendre…

Lorsque sa Guerre des étoiles débarque sur les écrans en 1977, Georges Lucas fait plus que de renouveler le Space Opera, ou de donner la vedette à des effets spéciaux enfin performants. Il révolutionne aussi la conception même de l’industrie cinématographique. Sacrifiant une partie des revenus immédiats de l’exploitation de son film, il obtient en échange l’exclusivité des droits et revenus sur son univers et tous les produits qui en sont dérivés. Jouets, premiers jeux électroniques, vêtements, friandises et céréales, opérations avec les grandes chaînes de restauration, livres et comics, Star Wars est partout, incontournable, nourrissant la soif grandissante d’amateurs acharnés qui, gavés pour leur plus grand plaisir, vont vite se charger d’ériger cette passion en culte. Lucas fait ainsi sa fortune et bâtit son empire, décuplant la rentabilité d’un long métrage au-delà de son exploitation en salle. La saga des Star Wars se démarque aussi des autres par cette richesse incroyable, alimentée et maîtrisée, donnant toujours de nouvelles raisons à ses fans d’être fidèles.

Dès le premier film, la notion de saga est annoncée. Georges Lucas a en effet imaginé à l’origine trois trilogies de films et, respectant cette chronologie, présente La guerre des étoiles – plus tard rebaptisé Un nouvel espoir – comme le chapitre IV. Compte tenu des capacités des effets spéciaux et de sa trame de « western chevaleresque », à même d’être suivi sans référence aux autres épisodes, ce chapitre était indubitablement le plus adapté pour un premier film. Chaque film nécessitant en minimum trois années de travail (une dizaine par trilogie…), le but était d’entretenir la passion des fans entre temps. Et pour y parvenir, le travail de Lucas dépasse largement le simple cadre de ses films. Il décline avec la plus grande rigueur son univers, détaillant chaque événement, chaque design, ouvrant ainsi une boite de pandore pour les amateurs fascinés par cette révolution de la science-fiction, bourrée de codes et de références. Souvent taxé d’un mercantilisme éloigné de toute vision artistique, c’est en homme d’affaire redoutable que Lucas prend soin de protéger sa création sans jamais cesser de la développer sur tous les supports, s’employant très vite à développer des histoires annexes, des personnages inédits, mais toujours fidèlement liées entre elles. Absorbé par cette encyclopédie imaginaire de l’espace, des communautés entières d’accros se chargent d’entretenir le culte avec une passion dépassant parfois l’entendement. Des fans qui sont le secret de la longévité de ce succès planétaire.

Conventions de collectionneurs, réunions costumées, salons… dépassant la notion de « fan club », les accros de la guerre des étoiles s’organisent pour nourrir leur passion, et l’autographe du plus infime figurant devient l’occasion de nouveaux objets, de nouveaux événements. Certains acteurs, pour être apparu quelques secondes, passent une grande partie de leur temps à parcourir le monde pour signer leur portrait… Renouvelée par chaque sortie de film, entretenue par les jouets comme les BD, la passion se transmet de génération en génération, s’industrialise, et la saga devient un marché international, aux références précises, officielles. Mais la motivation des fanas ne se contente plus des films, qui servent d’inspiration et nourrissent l’imagination de milliers d’auteurs en herbe, qui écrivent, dessinent et filment leurs propres créations. Si la pointilleuse gestion des droits mettra parfois un frein à ces libertés, l’explosion d’Internet incitera Georges Lucas à agir beaucoup plus intelligemment. Le niveau de qualité atteint par certains amateurs est tel que nombre d’entre eux… sont invités à rejoindre ses équipes ! La saga se nourrit d’elle-même, et ne semble plus aujourd’hui avoir de limites à une expension sans fin…

Grandissante depuis la fracassante arrivée en salle du premier film, la ferveur des fans n’a cessé de grandir, culminant par des excès difficilement imaginables. Suite à une campagne lancée sur Internet, plus de 390 000 personnes se sont réclamés de la religion Jedi lors du recensement 2001 en Grande Bretagne, faisant ainsi de la religion Jedi la 4eme du pays ! Et si la religion Jedi n’est pas officiellement reconnue en tant que telle, elle est bel et bien référencée par l’état, et possède sa propre église… Sans jamais cesser d’innover, la saga s’est développée de façon incroyable, que ce soit en livre, en jeux vidéo ou en programmes télévisés. Pour relier définitivement tous ces univers adoptés par les amateurs, il ne restait plus à l’empire de Georges Lucas qu’une ultime limite à abattre : se démarquer des films à l’origine de son succès, et trouver une alternative à un cinéma à la gestion trop lourde. Le film Clone Wars, annonciateur de la série télévisée, est la première étape de cette mutation. Une fois celle-ci accomplie, Star Wars n’aura vraiment plus aucune limite…

Frédéric Lelièvre

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