Lucide et décidé à vivre la vie qu’il désire, le jeune Vitus nous invite dans une fable toute en tendresse et en émotion. Intelligent et touchant, fuyant tout esbroufe, ce portrait d’un virtuose refusant de passer à côté de son enfance est un film rare et attachant. Sur fond de passion musicale, une belle leçon de vie et de malice qui trouve un écho auprès de tous les publics.
C’est un film qui fait du bien, tout simplement. L’histoire de ce surdoué à la terrible lucidité est une petite leçon de philosophie sur la liberté de chacun à décider de sa vie, aussi jeune soit-il. La simplicité des acteurs, l’aisance du jeune acteur, la discrétion de la mise en scène, en font un vrai plaisir, une histoire exceptionnelle pour un être à part, mais sans une once de caricature ou de spectaculaire… mais beaucoup de tendresse.
F.L.
C’est un peu "mou" des fois, mais l’histoire est vachement bien quand même…. C’est vrai que les surdoués, c’est pas toujours drôle pour eux. Ils ont pas le temps d’être des enfants, ils en profitent pas. Vitus, lui, il veut faire ce qu’il veut… Au début, on comprend pas pourquoi il fait tout rater, mais après oui… Son plan pour gagner de l’argent, c’est trop cool !
Ivan, 10 ans
{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}ucide et décidé à vivre la vie qu’il désire, le jeune Vitus nous invite dans une fable toute en tendresse et en émotion. Intelligent et touchant, fuyant tout esbroufe, ce portrait d’un virtuose refusant de passer à côté de son enfance est un film rare et attachant. Sur fond de passion musicale, une belle leçon de vie et de malice qui trouve un écho auprès de tous les publics.
Très décidé, un jeune garçon enjambe une porte cadenassée et marche droit vers un petit avion. Discrètement, il y prend place et décolle avant qu’on ne l’en empêche. Une fois parmi les nuages, nous revenons loin dans son passé… Très tôt, Vitus fait preuve de capacités étonnantes. Pianiste d’instinct à 5 ans, il cherche lui-même dans le dictionnaire le sens des mots dont on lui refuse la définition. Et sème la panique dans le jardin d’enfant en expliquant l’issue fatale du réchauffement de la planète. Attentif à tout ce qui l’entoure, détestant se montrer en spectacle, il note le changement d’attitude de ses parents au fur et à mesure que ses dons s’affirment. Heureusement, il y a la musique qu’il travaille avec passion, et son grand-père, poète et original, qui lui inculque avec une infinie tendresse la liberté et l’indépendance d’esprit. Les années passent, et Vitus a de plus en plus de mal à se satisfaire de sa vie de surdoué. Pour se débarrasser de cet élève qui prend plaisir à humilier ses professeurs, on l’incite à passer son bac à 13 ans. Aimante mais exclusive, sa mère lui réserve les meilleurs professeurs. Un monde d’adulte qui ignore son envie de normalité. Alors Vitus va prendre les choses en main, et reprendre les commandes de son existence…
Les enfants surdoués constituent une inépuisable source de fascination, et leur portrait se résume trop souvent à une suite de performances. Loin d’une vision spectaculaire, Vitus est un enfant avec une conscience d’adulte qui refuse de se voir privé de son enfance. Rappelant à tous que chacun, petit et grand, est maître de son existence, Vitus va faire en sorte de reprendre l’avantage, jouant incognito à l’apprenti sorcier pour arranger l’existence de ses proches. Un personnage profondément humain, très attachant, mais aussi fascinant puisque interprété par le jeune virtuose Teo Gheorghiu. Etonnement juste pour un premier rôle, il fait de chacune de ses rencontres avec un clavier un moment de grâce. Filmé avec soin, le jeune héros est entouré d’un casting impeccable dont le grand Bruno Ganz, parfait en grand-père complice. Peu connu chez nous, Fredi M. Murer est un réalisateur réputé en Suisse pour ses rares fictions et ses nombreux documentaires. Il a su mettre à profit toute son expérience pour cette histoire malicieuse, sorte de douce revanche sur la normalité des adultes. La sensibilité, la simplicité de Vitus a d’ailleurs séduit le public de nombreux festivals internationaux, collectionnant les prix de Los Angeles à Berlin.
Le film est accompagné de plusieurs bonus qui intéresseront les parents, à commencer par un très consistant making-of d’un peu moins d’une heure qui passe en revue toutes les étapes de fabrication du film, multipliant les séquences filmées en coulisse. Très instructif quant aux secrets de réalisation et au travail avec les enfants, il permet aussi d’en apprendre beaucoup plus sur le chaleureux réalisateur qu’est Murer, ainsi que sur les deux jeunes acteurs qui interprètent Vitus à 5 et 12 ans. Bien que court, le casting de Teo Gherghiu complète la découverte de ce jeune artiste étonnant, et sa déambulation dans une salle d’exposition de pianos à queue suffit à saisir l’immensité de son talent… Les bonus comprennent aussi 7 scènes coupées souvent réussies, au point que l’on peut regretter l’absence de plusieurs d’entre elles, et les cinéphiles ne louperont pas l’interview de Bruno Ganz qui parle de son métier avec son habituelle décontraction. Des bonus quelques peu indolents mais riches, qui servent un film chaleureux et positif. L’ingéniosité de son héros permet au message d’atteindre le cœur des petits comme des grands.
Frédéric Lelièvre
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