La bande dessinée n’a pas son pareil pour dépoussiérer les classiques. C’est au tour du Capitaine Fracasse de retrouver sa fougue. Un album plaisant qui ne remplace pas la lecture des œuvres de Théophile Gautier, mais peut y inciter grandement.

Notre avis

Je me souviens du film, je me souviens d’avoir lu le livre, au lycée, mais… le redécouvrir en BD est une bonne façon de réviser ses classiques ! C’est agréable, détaillé et, toujours dans mon souvenir, respectueux du texte de Théophile Gautier… Une bonne initiative, surtout que les classiques ne sont pas toujours très bien "vendus" aux enfants. Il y a beaucoup de mots qui méritent explication, mais on est loin de l’idée d’une corvée…
F.L.    

Ce qu’en disent les enfants

C’est sympa. Mais comme c’est écrit "comme c’était avant", des fois, il y a des mots qu’on ne comprend pas (exemples choisis: Amadis, Duègne, Calus…) . C’est "embêtant" parce qu’il faut regarder dans le dico ! Sinon le dessin est bien. L’histoire est compliquée, mais ça donne envie de savoir la suite.
Jean-Luc, 9 ans

Informations

Bande dessinée
De Mathieu Mariolle adapté de Théophile Gautier
Illustré par Jose Francisco Kyko Duarte
Editions Delcourt
Collection Ex-Libris
A partir de 8/10 ans
Env. 10€

www.editions-delcourt.fr

Images

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{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}a bande dessinée n’a pas son pareil pour dépoussiérer les classiques. C’est au tour du Capitaine Fracasse de retrouver sa fougue. Un album plaisant qui ne remplace pas la lecture des œuvres de Théophile Gautier, mais peut y inciter grandement.

Le baron de Sigognac s’ennuie à mourir dans son château du fin fond de la Gascogne. Héritier d’une longue lignée de nobles totalement ruinée, son château est en ruine, et il a une si piètre allure qu’il préfère errer dans la lande, fuyant les regards des autres nobles. Désespéré par sa situation, un coup à sa porte vient un soir changer sa vie. C’est une troupe de comédiens qui demande l’hospitalité. Plus que de le distraire, cette compagnie de personnages insensés, dont la très belle Isabelle, lui donne la force de s’extirper de sa malédiction familiale pour partir sur les routes avec eux. Devenant un membre de la troupe, il aura adopté avant d’arriver sur Paris un nom de scène : le capitaine Fracasse…

Cousin chevaleresque de D’Artagnan, le Capitaine Fracasse est l’un de ces personnages populaires qui donna ses lettres de noblesse au roman de cape et d’épée. L’histoire connaît un succès considérable dès sa parution en 1861, et restera l’un des joyaux de la longue carrière de son auteur, Théophile Gautier. Passionné de théâtre, peintre, sportif et plein de fougue (il participe à la bataille d’Hernani), cet ami d’enfance de Gérard de Nerval est aussi poète (Baudelaire lui dédiera les Fleurs du mal) et se consacre à l’écriture après sa rencontre avec Victor Hugo. Critique d’art respecté, collaborateur de Balzac, il signera plus de 1200 articles et de nombreux livres et nouvelles, notamment des contes fantastiques. Mais c’est son avant-dernière aventure littéraire, le feuilleton d’aventure Capitaine Fracasse, qui traversera les années, régulièrement adapté.

La tache n’était pourtant pas aisée de concilier en planche un texte théâtral et l’esprit de l’aventure. Mathieu Mariolle y parvient pourtant. Il retrouve le dynamisme de l’épopée sans trop sacrifier aux références historiques, mettant l’accent sur une belle brochette de personnages qui trouvent vite leur place en dessin. Un dessin très séduisant, vivant et inspiré, que l’on doit à l’espagnol Kyko Duarte, soutenu par les couleurs de Fran Gamboa. A s’amuser des attitudes des comédiens, leur plaisir graphique devient communicatif . Ce Capitaine Fracasse est une réussite de plus dans la collection Ex-Libris, qui n’en finit plus de re-dynamiser les classiques de la littérature. Car s’il est peu probable qu’une fois achevée l’album, l’amateur de BD se précipite sur le livre, il peut par le respect du texte et de l’atmosphère l’inciter à en découvrir plus dans des versions moins illustrées…

Frédéric Lelièvre

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