Adapter au cinéma un livre de Chrisitan Jacq, voilà une tâche qui s’annonçait bien compliquée ! Les oeuvres du romanciers sont en effet toujours chargées en personnages et événements historiques, qu’il en devient parfois difficile d’imaginer une adaptation à portée des enfants. C’est pourtant le pari relevé par Philippe Leclerc avec la sortie de ce dessin animé !
Tout le monde (ou presque) connaît Christian Jacq… L’homme publie à 21 ans un essai sur les liens entre l’Égypte ancienne et le Moyen Âge, puis entreprend des études d’archéologie et d’égyptologie, et obtient un doctorat d’égyptologie à la Sorbonne. Il publie une vingtaine d’essais, dont L’Égypte des grands pharaons, qui est récompensé par l’Académie française. Son roman Champollion l’Égyptien remporte un énorme succès en 1987 et change alors sa vie. C’est l’année suivante que paraît La Reine Soleil, récompensé par le prix Jean d’Heurs du roman historique. L’Affaire Toutankhamon obtient ensuite le Prix des Maisons de la presse en 1992, et la trilogie Le Juge d’Égypte reste sur la liste des best-sellers en 1993 et 1994 , totalisant plus de 300 000 exemplaires vendus. En 1995, Christian Jacq entreprend de raconter la vie de Ramsès en cinq volumes. 650 000 exemplaires du premier tome, Le Fils de la lumière, seront vendus en France. L’ensemble de la saga sera vendu à 11 millions d’exemplaires dans le monde. En 2000, son nouveau roman en quatre volumes, La Pierre de Lumière est traduit en vingt-trois langues et tiré à cinq millions d’exemplaires.
Christian Jacq est aujourd’hui le romancier français vivant le plus vendu dans le monde. Il en est presque étonnant que la Reine Soleil soit la première adaptation d’un de ses romans…
Une histoire éternelle !
La Reine Soleil se déroule bien sûr en Égypte antique, plus précisément pendant la 18ème dynastie. On y découvre Akhesa, ravissante princesse de 14 ans, bien loin d’imaginer qu’elle règnera un jour sur l’Egypte… Lorsque son aventure commence, l’impétueuse jeune fille se rebelle contre son père, le pharaon Akhenaton. Elle refuse de vivre confinée dans l’enceinte du palais royal et veut découvrir pourquoi sa mère, la reine Nefertiti, est partie s’exiler sur l’île d’Eléphantine. Akhesa s’enfuit avec l’aide du prince Thout, dans l’espoir de retrouver sa mère. Au mépris du danger, les deux adolescents voyagent alors des rives du Nil aux dunes brûlantes du désert, et affrontent avec courage le mercenaire Zannanza et les prêtres qui complotent pour renverser le pharaon. Avec leur innocence comme seule arme, Akhesa et Thout surmonteront de nombreuses épreuves, et connaîtront ensemble un destin extraordinaire.
Un univers qui fascine !
L’Égypte antique fascine les adultes comme les enfants. Christian Jacq lui-même admet avoir lu un livre sur le sujet alors il avait 13 ans. « Il s’agissait de L’histoire de la civilisation de l’Egypte ancienne » explique t’il, « un ouvrage en trois volumes écrit par l’égyptologue belge Jacques Pirenne. C’était un panorama complet, richement illustré, qui m’a donné l’impression d’entrer dans un territoire dans lequel je me sentais bien. A l’époque, l’égyptologie était encore une discipline hermétique, réservée à quelques rares spécialistes. Ce livre était une formidable ouverture sur un monde fascinant. Je me suis renseigné sur le parcours que je devais suivre, et je suis passé par des études à la Sorbonne, par un doctorat d’égyptologie, et je suis allé au bout de ma passion. ». De son côté, Philippe Alessandri, le producteur du dessin animé, se souvient que l’idée lui est venue en 1998, lors de son voyage de noce. Sa femme, qui aime beaucoup les romans de Christian Jacq, lui fait alors découvrir La Reine Soleil, qu’il trouve formidable.
Une adaptation réussie
Mais adapter un roman fleuve (plus de 400 pages) comme celui-ci est loin d’être une mission facile. D’autant que le roman a été écrit pour les adultes et comporte deux parties, dont la seconde devient sombre, ce qui ne convenait pas à un film familial. Mais Gilles Adrien et Hadrien Soulez-Larivière, les scénaristes, ont fait le choix de n’adapter que la première partie du livre, et de faire de la princesse Akhesa l’héroïne de l’histoire, tout en donnant une place importante à Toutankhamon. Au lieu de narrer toute la vie d’Akhesa, ils se concentrent donc sur sa jeunesse, ce qui permet de construire un parcours initiatique autour d’un voyage à travers toute l’Egypte, de l’ancienne Thèbes aux confins du désert.
Au final, Christian Jacq lui-même reconnaît avoir pris du plaisir à la vision du dessin animé. Il explique «Depuis vingt ans, les droits de chacun de mes livres ont été achetés par des productions françaises et américaines, mais ce sont des projets difficiles à monter, de très grosses machines. Aujourd’hui, je suis heureux que l’un de ces projets ait abouti. Je ne m’attendais pas à ce que cette première adaptation soit un dessin animé, mais je dois dire que le résultat est formidable. C’est très étrange de voir comment quelqu’un adapte et repense votre travail, mais c’est réussi. »
Un univers riche en couleurs
Si retranscrire l’ambiance de l’Egypte antique est une tâche complexe, c’est à la fois en raison de la richesse des paysages et monuments et de la variété des décors, mais aussi parce qu’un autre dessin animé, « Le prince d’Egypte », avait déjà placé la barre assez haut… et marqué l’esprit de tous les créateurs graphiques. Les graphistes choisissent vite de s’écarter du réalisme. Frédéric Trouillot, assistant réalisateur, explique : « En soi, l’Egypte antique est un formidable atout pour le graphisme d’animation. Les lignes très pures des temples, des pyramides et des paysages désertiques, l’aspect graphique de l’art égyptien et ses décorations aplats, s’adaptent parfaitement au dessin animé. ». Au final, c’est tout le modernisme du graphisme égyptien qui ressort, au travers d’un style un peu plus “art déco”.
Un dessin animé pour tous…
Au final, la Reine Soleil est un dessin animé hors-norme, réussissant le pari insensé de séduire les enfants de tout âge, mais aussi leurs parents. Une histoire complexe, un univers à la fois magique et historique, des personnages forts, des décors somptueux et la musique envoutante de Didier Lockwood… tout est réuni pour un spectacle inoubliable !
Age : A partir de 6 ans |
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