Découvrez l’autre série du père des Simpson
Moins confortable et poli que les Simpson, Futurama s’est toujours plus adressé à un public ado et adulte. Les plus jeunes ne saisissent pas forcément l’humour, les clins d’œil et les gags, qu’il est toujours préférable d’apprécier en VOST. Mais pour les amateurs de cet humour mature, parmi lesquels on trouve pas mal de pré-ados dès 10/12 ans, ce film est un sympathique prolongement de la série. Une histoire tarée à souhait qui égratigne joyeusement notre siècle, si technologiquement avancé… Visuellement, l’univers est toujours aussi séduisant.
F.L.
Je suivais la série quand elle passait sur TPS. Maintenant, je comprends mieux certains trucs ! En tout cas c’est une bonne idée de faire des films… C’est un humour plus "spécial", j’ai des copains qui aiment Simpsons et pas Futurama. Moi j’aime parce que c’est encore plus cinglé ! Il y a des gros mots, plus que dans les Simpsons, mais ça va avec les histoires… Et puis c’est aussi pour ça que c’est plus drôle…
Pierre, 11 ans
{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}vec la série Futurama, le père des Simpson s’est aventuré dans les méandres les plus cyniques de l’espace. Réputé pour son impertinence et son kitsch futuriste, la série, dont la production a été arrêtée, revient sous forme de films inédits. Ce qui n’adoucit en rien la férocité de l’auteur…
Une nouvelle journée commence sur les chapeaux de roue pour l’équipe du Planet Express : ils sont tous virés ! Mais comme tous les humains sont plus ou moins crétins, les grands décideurs qui leur ont confisqué leur licence de livreurs de l’espace sont virés à leur tour. Les affaires reprennent donc. Au cours de la fête qui s’en suit, Hermès le comptable a un léger accident : il se décapite, fait une chute grave et son corps est écrasé par un vaisseau spatial. Désormais réduit à une tête dans un bocal, son absence va s’avérer dramatique. Car sans sa vigilance, toute l’équipe se fait arnaquer par trois escrocs planétaires (et nudistes) qui leur soutirent avec une facilité atterrante adresse mail et numéro de carte de crédit… Non content de dérober les biens de ces naïfs de terriens, les trois affreux aliens vont utiliser le très obéissant robot Bender, victime d’un virus, pour aller encore plus loin. Ils vont l’envoyer dans le temps pour s’approprier aussi les trésors du passé… Et comment se fait-il que Fry a la tête de Bender tatoué sur le derrière ?
Avec les Simpson, Matt Groening s’est livré à une caricature savoureuse de l’idéal de la famille américaine idéale. Mais son goût pour la satire ne pouvait se contenter d’une seule cible. Avec Futurama, Groening a dressé une peinture sans concession de notre siècle de progrès technique, s’offrant en plus le plaisir de donner libre court à une esthétique qui l’attirait : le rétro-futurisme. Traduisez un futur dépeint avec le désign et l’idéal utopique tel qu’on l’imaginait dans les années 50. 72 épisodes de dérision et de délires consacrés à une recherche forcenée du gag – volontiers de mauvais goût – ont fait de Futurama une série parfois plus irrespectueuse encore que les Simpson. Et un peu moins grand public. Arrêtée depuis 2003, mais soutenue par d’indéfectibles fans, la série renaît de ses cendres sous forme de quatre films, dont voici le premier.
L’impertinence délirante du ton est intacte ! Rappelons que les robots, comme Bender, sont des individus à part entière, et sont donc aussi ratés et déviants que les humains. Alimentés à l’alcool, qu’ils rejettent en gaz enflammés, ils sont saouls quand ils n’ont pas assez bu… L’évolution technologique est telle qu’une expression comme "La roue tourne" n’a pas de sens : à l’heure des véhicules volants, plus personne ne se souvient de la roue. Et Uranus a été rebaptisé Urectum, évidemment. Pour le reste, on s’y croirait : nos héros sont victimes du spam porno sur internet, le racisme entre humains et extraterrestres va bon train… On serait tenté de deviner derrière chaque gag un clin d’œil à notre quotidien. Et on aurait souvent raison. De par ses références américaines, de nombreux gags sont intraduisibles, et pas toujours bien servis par le doublage. Reste une histoire cinglée nourrie de dialogues volontiers vulgaires : New New-York s’apprête à être rasé pour faire place à une réserve de chasse au panda, et la tête de Charles de Gaule est bien "vivante" dans un bocal… De par ses délires souvent recherchés et des écarts de langage parfois crus, ce film ne convient pas au plus jeune public, de toute façon assez imperméable à cet humour décalé.
Le DVD comporte des bonus qui devraient combler les fanas. Outre un savoureux commentaire de l’équipe, on trouve une lecture en public de la BD par les voix américaines de Futurama, un épisode de la série, les story-boards de scènes inédites, un sujet sur la modélisation 3D (très réussie) utilisée dans le dessin animé, ainsi que la promo originale du film. Et ça n’est pas tout ! Découvrez aussi la première écriture du script original, une galerie de croquis et dessins, des pré-animations d’aventures à venir, ainsi qu’une promo engagée (commentée en image) réalisée pour la sortie du documentaire primé de Al Gore, Une vérité qui dérange. Mais le bonus le plus déroutant est sûrement "Un cours de math destructeur de neurones" ou une authentique mathématicienne, fans de la série, passe en revue les théories et concepts qui nourrissent la série… Surréaliste et étonnant !
Frédéric Lelièvre
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