Stardust : le mystère de l’étoile

{xtypo_dropcap}Q{/xtypo_dropcap}uand l’humour british se mêle de fantastique, princes fantômes, sorcières maudites  et pirates volants changent de ton. Une féérie revisitée qui mise avant tout sur la magie, et parvient sans trop de mal à dépayser la famille, sans pour autant parvenir à rendre justice à l’esprit de l’œuvre originelle…

Un simple mur de pierre suffit parfois à séparer le commun du fantastique. Dans la campagne du bien nommé village de Wall, un long muret croulant sépare le monde des humains du royaume de Stormhold. Une frontière gardée que chacun, de chaque côté, se garde bien de franchir. Il faut l’innocence d’un jeune homme trop curieux pour oser tromper le vieux gardien qui en défend l’unique passage. En quelques années, deux hommes cèderont à cette terrible sensation. Le premier trouvera l’amour dans une foire du royaume Stormhold, et en ramènera un fils, Tristan. Le second imprudent sera ce fils qui, par amour, décidera à son tour de franchir le mur. Décidé à ramener à la belle qui le méprise une étoile, il va découvrir un passé qu’il ignore, celui de son origine. Et les surprises ne vont plus cesser. L’étoile filante qu’il retrouve se nomme Yvaine, est une superbe jeune fille, et possède un beau tempérament. Une étoile qui intéresse une terrible sorcière, Lamia. Et Tristan lui-même va se retrouver partie prenante de la succession au trône du roi de Stormhold. Un roi dont les nombreux fils meurent les uns après les autres dans des circonstances des plus étranges…

Stardust est l’adaptation d’un livre qui jouit toujours d’une belle réputation. Pour avoir su se réapproprier le cadre du conte en le nourrissant d’un humour très personnel et d’une fantaisie plus mature, l’auteur Neil Gaiman donnait là une fois de plus la preuve d’un talent de raconteur d’histoire typiquement britannique. Un imaginaire qui a conquis un vaste public, dont le futur réalisateur de Layer Cake, Matthew Vaughn. Cette passion a poussé le réalisateur à se lancer 12 ans plus tard dans cette entreprise très ambitieuse, surtout pour une production indépendante. Et cette sincérité compte beaucoup dans sa démarche. Elle lui a permis de réunir de grands noms dans son casting, comme Michelle Pfeiffer ou Robert de Niro, et l’a motivé pour restituer au mieux la magie de l’histoire. Mais une telle fantaisie n’est pas aisée à reproduire, et certains passages joyeusement décalés du livre ne passent pas le cap de l’adaptation en image. La scène où Robert de Niro, capitaine de pirate faussement barbare essaie ses robes dans son boudoir sera très diversement appréciée suivant la sensibilité de chacun…

L’imagination est là, et certains personnages, certaines scènes fonctionnent vraiment bien. Mais la magie s’absente parfois, laissant trop retomber le rythme. Reste pour la famille, et surtout les jeunes amateurs de fantastique et d’effets spéciaux une aventure agréable, généreuse en belles images. Un film juste satisfaisant parce que plein de bonnes intentions. Un état d’esprit agréable qui se retrouve dans tout le making of, qui permet de découvrir par Gaiman lui-même comment Stardust est né sous sa plume. Un bonus qui permet aussi de prendre conscience du remarquable travail des décorateurs et des artistes des effets spéciaux. La section des bonus comprend aussi un bêtisier amusant et des scènes coupées qui permettent de voir un peu plus les princes fantômes, dont le potentiel comique aurait décidément mérité à être plus exploité…

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